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Le Chenillou
15 avril 2009

Ne touchez pas à ma Franche-Comté !

Drapeau_ArboisLa Franche-Comté n'est pas destinée à être fusionnée à une autre région que ce soit la Bourgogne comme l'envisage le Comité Balladur dans son rapport sur la réforme des collectivités locales ou, comme on a pu le voir et l'entendre par le passé, avec l'Alsace ou avec Rhône-Alpes.

La Franche-Comté a son identité propre, légitimée par l'Histoire. Pour s'en rendre compte il suffit de lire les nombreux ouvrages qui traîtent de la longue et tumultueuse histoire de la région et de lire la page qui lui est consacrée sur Wikipedia.

Je ne résiste pas à reproduire le chapitre consacré aux terribles époques de la Guerre de Trente ans puis à celles des conquêtes françaises :

" La guerre de Dix Ans est l'épisode comtois de la Guerre de Trente Ans. En 1634, la Franche-Comté est prise dans cette guerre européenne qui ravage déjà l'Allemagne depuis 1618. En 1636, Richelieu décide d'attaquer Dole, capitale de la Franche-Comté, et le siège du Parlement.

« Il faut prendre cette place, de là dépendent la loi et les prophètes. (...) Les ennemis même ne font pas difficulté de dire que la prise de Dole est la prise de tout le pays. »

    

Le pays était prêt à résister et à demeurer fidèle à l'Espagne et surtout à son autonomie. Le Prince Henri II de Bourbon-Condé en personne mène les troupes royales. Appuyés par l'ardeur de la population doloise, le courage et la ténacité des 4 000 défenseurs de la place répond au 15 000 soldats de l'armée française. Tous les assauts sont repoussés, semaine après semaine. Des ingénieurs sont appelés de France pour faire tomber la cité frappée par la peste : ceux-ci creusent des mines sous les fondations des murailles pour les faire s'effondrer. Le 13 août, c'est la dernière chance française : les armées comtoise et impériale se sont rejointes dans le duché et menacent toute retraite. Comme ses devancières, la mine est inefficace — les Français étaient peu expérimentés encore dans l'art de la sape — aussitôt, ceux-ci se replient sous l'avancée de l'armée de secours. Le 15 août 1636, la Franche-Comté remporte la victoire la plus glorieuse de son histoire : Dole est libérée après un siège de 3 mois.

Engagés par la France, des mercenaires envahissent la Comté par tous les côtés. Seuls Dole, Gray, Salins et Besançon peuvent résister. Les pillages, les incendies, les massacres se multiplient. Les blés sont coupés en herbe ; les fautifs capturés sont renvoyés en France la main droite tranchée. Enfin, les partisans — dont Lacuzon, le symbole de la résistance — s'organisent et sillonnent la Comté pour chasser les Français. Les Bressans s'en remettent à Dieu : “De la fièvre et de Lacuzon, délivrez-nous, Seigneur !”. Les populations comtoises n'ont d'autre choix que de fuir ou se réfugier dans les nombreuses grottes du massif jurassien et d'abandonner les cultures, entraînant la famine bientôt secondée par la peste. C'est alors que le cannibalisme, ultime horreur, entre dans une Franche-Comté repoussée dans ses derniers retranchements.

« Enfin on en vint à la chair humaine, premièrement dans l'armée où les soldats étant occis servaient de pâture aux autres qui coupaient les parties les plus charnues des corps morts pour bouillir ou rôtir et hors du camp faisaient picorée de chair humaine pour manger. On découvrit dans les villages des meurtres d'enfants faits par leurs mères pour se garder de mourir et des frères par leurs frères et la face des villes était partout la face de la mort. »

    

Après une invasion française en 1644, le traité de neutralité est violé par Mazarin. Les traités de Westphalie mettent fin à la guerre de Trente Ans en 1648 puis la paix des Pyrénées en 1659, confirme la suzeraineté de l'Espagne sur la province. C'est une Franche-Comté libre mais exsangue qui ressort du conflit : plus de 200 000 personnes — plus de la moitié de la population — ont péri durant cette guerre.

En 1668, Condé conquit le pays en 15 jours. Le contraste avec la résistance acharnée de la Guerre de Dix Ans est grand.

Quelques mois plus tard, la situation est rétablie par le traité d'Aix-la-Chapelle: la France abandonne la Franche-Comté, qui retourne à l'Espagne.

Le pays est alors totalement désorganisé. Des émeutes, parfois meurtrières, éclatent dans les principales villes : le peuple accuse ses parlementaires d'avoir livré la province aux Français. Quant à l'Espagne, furieuse que la Franche-Comté ne se soit pas défendue, elle nomme dès lors uniquement des non-Comtois au poste de gouverneur. Ceux-ci se montrent autoritaires et exigeants : ils se doutent du retour imminent des Français et s'évertuent à force d'impôts de relever les fortifications.

En 1673, l'Espagne lance des raids en Bourgogne. Les Français contre-attaquent sur le sol comtois, contre-attaque repoussée par le peuple. La guerre perdure : deux mois plus tard, des paysans refusant de se rendre à Arcey sont brûlés vifs dans le clocher où ils s'étaient réfugiés. L'évènement ravive de plus belle le sentiment anti-français : une garnison est massacrée en représailles tandis que les embuscades s'intensifient.

Mais les cités comtoises — la plupart du temps mal fortifiées — tombent les unes après les autres. À Besançon, des potences sont dressées, destinées aux traîtres. Les Bisontins manquent de peu de tuer Louis XIV, venu en personne assister au siège.

Malgré leur ténacité, la lutte des partisans — les loups des bois — ne suffit pas à sauver la province. Les habitants de Faucogney, l'une des dernières places fortes à tenir, sont passés par le fil de l'épée après plusieurs jours d'âpres combats. Toutes les villes sont tombées, mais la résistance ne s'arrête pas là : après 10 mois de combats, les Comtois refusent toujours de se rallier à la France.

En 1678, le traité de Nimègue annexe la Franche-Comté à la France, définitivement cette fois-ci. Les résistants s'exilent dans un vain espoir d'un retour à l'Espagne qui ne vient pas malgré quelques espoirs. Les partisans comtois demandent aux leurs une dernière recommandation post mortem : celle d'être enterré face contre terre par opposition au soleil de Louis XIV et afin de ne pas voir les Français fouler leur terre. "

( http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Histoire_de_la_Franche-Comt%C3%A9&action=history )

(  http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Histoire_de_la_Franche-Comt%C3%A9&oldid=38338385 )

Alors, bien évidemment, des siècles sont passés, de l'eau à coulée sous les ponts et Français nous sommes, Français nous sommes fiers d'être mais doit-on pour autant oublier nos racines ? Moi-même, originaire par la famille de mes ancêtres maternels de Suisse, je ne peut qu'être français mais je suis également Comtois et heureux de l'être. Je ne voudrais pas que par une décision prise depuis un bureau parisien, par un vulgaire coup de crayon pratiqué par un technocrate de ministère, voir disparaître ma région.

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