Le collectif « Sauvons les riches » se fait jeter du Bristol
Par Hélène Decommer, Rue 89 , le 22 mai 2009
Après s'en être pris à Jacques Séguéla et à Jean Sarkozy, le collectif « Sauvons les riches », qui souhaite instaurer
un revenu maximal autorisé en France et en Europe, s'est attaqué ce
vendredi au pain quotidien des plus aisés. Et s'est fait promptement
dégager par la sécurité.
La cible du collectif était cette fois-ci le restaurant Le Bristol à Paris -trois étoiles au Guide Michelin, un menu de base avoisinant les 100 euros– et sa clientèle huppée. Manuel, un des militants, explique :
« Nous allons à la rencontre des riches anonymes pour leur proposer un autre mode de consommation. Il y a beaucoup trop de gaspillage dans notre société, il faut reconvertir l'économie. Cela passe en priorité par rééduquer ceux qui ont le plus d'argent. »En guise de rééducation, les membres du collectif Sauvons les riches voulaient distribuer des baguettes de pain et du fromage à tartiner aux clients du Bristol, pour leur prouver « qu'on peut aussi manger pour 3 euros. »
« On présente les riches comme des héros, mais ils n'ont rien fait »
A 12 h 30, une quinzaine de militants et autant de journalistes, ont donc envahi la luxueuse salle du restaurant. Le service de sécurité n'a guère apprécié. Les clients du restaurant, peu nombreux au moment de l'opération, se sont à peine détournés de leurs assiettes.
Pas sûr que cette forme de lutte contre « le gaspillage » les ait beaucoup touchés. Certains serveurs et membres du personnel se sont montrés plutôt bienveillants avec les militants. Karima, une des organisatrices de l'action du jour, analyse :
« L'agressivité du personnel de la sécurité est symbolique. Elle prouve que certains endroits sont réservés à une élite. Nous venions en pacifistes, juste pour discuter avec les gens.
Le projecteur est toujours braqué sur les victimes -les mal-logés, les pauvres, les chômeurs- jamais sur les oppresseurs. Or les oppresseurs, ce sont les riches. Tout le monde les présente comme des héros, mais qu'ont-ils fait ? Rien.
En plus, ils surconsomment. Ils s'achètent des yachts et
des jets privés. imposent leur mode de consommation. Nous disons qu'il
n'y a pas besoin de Rolex et de yachts pour être heureux. »
Un peu secoués mais pas blessés -ni physiquement, ni dans leur engagement- les militants de Sauvons les riches ont promis d'organiser « prochainement » une nouvelle action.