Journalisme-groupie

Par Antidote le 3 juin 2009

Hier soir, sur le Grand Journal de Canal +, l’heure n’était pas à l’humilité. La chaîne cryptée avait réussi l’exploit mondial, intersidéral même, de décrocher un entretien exclusif avec Dieu.

J’exagère à peine. Il ne s’agissait évidemment pas du Très-Haut¹ mais de Baraaaaack Obamaaaaaaa ! Après que Michel Denisot eut expliqué quatorze fois au téléspectateur incrédule en quoi la performance ne pouvait laisser indifférent, Laurence Haim, correspondante de la chaîne aux Etats-Unis, racontait par le menu les coulisses de l’exploit. Son exploit ! C’est une winneuse, Laurence Haim, et elle n’a pas eu le triomphe modeste. Bernard Kouchner, lui-même, l’a d’ailleurs chaudement félicitée, ce qui n’a pas eu pour effet de lui dégonfler le melon².

Laurence Haim, souvenons-nous ! Il s’agit bien de la journaliste qui avait fondu en larmes en annonçant la défaite de John Kerry en 2004³. On avait pu voir à cet instant tout le détachement, le recul, dont pouvait faire preuve cette grande professionnelle. En cinq ans, elle n’a pas changé. Les yeux pleins d’admiration, elle a mené l’entretien avec une “courtoisie” que n’aurait pas reniée le regretté Michel Droit. Encore le journaliste attitré du Général ne se comportait pas en midinette. Je ne suis pas certain que, depuis cet entretien, Laurence Haim se soit lavé la main qui fut serrée chaleureusement par le Président américain. Elle était dans la peau de l’ado, placée au premier rang d’un concert, qui a réussi à toucher son idole.

Barack Obama a été vraiment en dessous de tout : il ne lui a même pas lancé sa cravate ou sa chemise. Il se moque vraiment de ses fans.

1. S’il existe, ce que je n’exclue pas totalement ↑
2. Que dis-je ? Une pastèque ! ↑
3. Et donc la victoire du diable en personne, George Bush Junior ↑