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Le Chenillou
6 juin 2009

À Colleville, l'hommage de Sarkozy à Obama

Sarko_Obama_CaenPar Cyriel Martin , Le Point , le 6 juin 2009

Vingt et un coups de canon et quatre Légions d'honneur remises symboliquement à quatre vétérans : un Américain, un Britannique, un Canadien, et un Français. Ainsi se sont terminées les célébrations commémorant le 65e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, samedi, vers 16 h 30. Au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, enclave américaine de 69 ha surplombant Omaha Beach où sont enterrés 9.387 soldats américains tombés lors de la bataille de Normandie, les quatre chefs d'État et de gouvernement présents ont pris la parole à tour de rôle, pour saluer la mémoire des soldats tombés le 6 juin 1944 pour libérer la France. "À quoi pensaient-ils, sinon qu'à vingt ans, il est trop tôt pour mourir", a commencé Nicolas Sarkozy peu avant 15 h 30. "50.000 Allemands les attendaient, eux aussi en silence", a raconté le chef de l'État devant 9.000 invités triés sur le volet, dont 2.000 Américains. Le président de la République a dressé un tableau apocalyptique des scènes du Débarquement, qui eurent lieu il y a tout juste 64 ans. "La bataille de Normandie allait durer jusqu'au 29 août. À cette date, 2 millions d'alliés auront débarqué. 39.500 seront tués", a poursuivi Nicolas Sarkozy, rappelant les nombreuses nationalités engagées lors de ces combats, et rendant un hommage appuyé aux soldats américains tués en Normandie. "Nous vous devons notre liberté", a-t-il lancé à Barack Obama dans un silence de plomb, ajoutant : "Jamais, jamais, la France n'oubliera."

"Le Débarquement a été une idée spectaculaire", a poursuivi le Premier ministre canadien Stephen Harper. "Notre génération doit se demander comment honorer, remercier ces personnes", a-t-il ajouté, appelant à "reprendre la torche que nos pères nous ont laissée". "Il n'y a pas seulement un prix relié à notre paix, mais aussi une obligation : partager notre bonne fortune avec ceux qui en ont besoin", a-t-il rappelé dans un discours prononcé alternativement en anglais et en français. "Nous pensons au courage des hommes et des femmes qui luttent actuellement en Afghanistan", a-t-il déclaré, avant de conclure : "N'oublions pas, ne nous rendons jamais." "Il y a 65 ans, au début du jour, des milliers de soldats sont devenus des héros", a enchaîné Gordon Brown, Premier ministre britannique. "Tant que vivra leur liberté, leur mémoire ne mourra jamais", a-t-il déclaré, rappelant : "Ce jour marque le triomphe de la victoire de la décence humaine contre l'horreur de l'holocauste." "Nous sommes des alliés éternels", a promis Gordon Brown. "La dictature peut avoir le pouvoir un temps, mais ce n'est pas elle qui décidera de notre avenir", s'est félicité le chef du gouvernement britannique. "Tout ceci est une inspiration pour les générations à venir", a reconnu Gordon Brown appelant les enfants des derniers vétérans de ces combats à continuer à se rassembler après leur disparition. "L'impossible a eu lieu", a conclu le Premier ministre du Royaume-Uni.

Unité affichée entre Nicolas Sarkozy et Barack Obama

Le président américain a ensuite pris la parole. "Qu'y a-t-il de si particulier dans cette bataille ?", a demandé Barack Obama en entamant son allocution. "Elle était vouée à l'échec. Tout avait été fait sur les plages pour éviter le débarquement. Et pourtant, le 6 juin 1944, les alliés sont arrivés", a raconté le chef d'État américain. "Tout n'a pas fonctionné, a-t-il reconnu, mais à la fin de la journée, alors que personne ne s'y attendait, cette terre était enfin libre." "Nous vivons dans un monde où il y a de la concurrence dans la vérité, où il est rare de pouvoir parler d'une même voix, mais lors de la Seconde Guerre mondiale, une vision partagée de l'humanité s'est imposée, a expliqué Barack Obama. Il ne fallait pas rester les bras croisés face à la destruction." "La victoire, ici, nous a permis de gagner en Europe, de lancer le plan Marshall et de créer l'espace de liberté dont jouit l'Europe ici", a-t-il estimé, tirant des leçons de cet épisode : "C'est à nous de faire l'Histoire."

À la mi-journée, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont tenu une conférence de presse commune à la préfecture de Caen, dans le Calvados. "Peut-être jamais dans l'histoire de nos deux pays les États-Unis et la France n'ont été aussi proches dans les grands dossiers et les grands sujets", a déclaré Nicolas Sarkozy à l'issue d'un court entretien bilatéral. Le chef de l'État français a réitéré son soutien à la politique étrangère américaine, notamment concernant la Russie, Guantanamo, et le Proche-Orient. Barack Obama a remercié Nicolas Sarkozy de son soutien, appelant de nouveau à une étroite coopération de la France avec les États-Unis. "Ce jour marque non seulement le triomphe de la liberté, mais aussi le fait que les relations transatlantiques ont garanti la paix et la sécurité des deux côtés de l'Atlantique", a également estimé Barack Obama, qui a tenu à évoquer la "tragédie" de 
la disparition de l'avion d'Air France lundi dernier   . "Je vous transmets une fois de plus nos sincères condoléances", a déclaré le chef d'État américain. Nicolas Sarkozy a par ailleurs apporté son soutien au discours de Barack Obama envers le monde musulman, prononcé jeudi au Caire . "J'ai trouvé que le discours du président Obama était remarquable. Cela faisait bien longtemps qu'on attendait que les États-Unis prennent toutes leurs responsabilités pour éviter un choc de cultures" a-t-il estimé. Concernant l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, un sujet sur lequel les deux chefs d'État s'opposent   , Nicolas Sarkozy a tenu à minimiser ses divergences. "Nous avons une différence sur les modalités, pas sur les objectifs : faire de la Turquie un pont entre l'Orient et l'Occident. La Turquie est un allié dans l'Otan, une passerelle entre deux mondes", a-t-il précisé.

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Commentaires
W
La mémoire pavlovienne<br /> La ritualisation des commémorations s’est perdue entre pédagogie culpabilisante et festivité divertissante.<br /> Les rendez-vous avec l’Histoire trouvent peu d’écho chez les patriotes opportunistes dans l’époque de l’immédiateté sans passé.<br /> Lorsque que l’on ne peut plus distinguer les moments solennels des orchestrations de l’émotivité, la mémoire devient la propriété d’une minorité et le réflexe conditionné sans but des autres.<br /> La suite ici :<br /> http://tiny.cc/oVOcL<br />
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