Guerre et pays
Par Le dissident le 22 février 2009
Question: Pourquoi l’indépendance?
Réponse: Pourquoi la soumission?
Moi,
je ne suis pas un expert en politique. Ni un journaliste qui suit tous
les développements au jour le jour, ni un chroniqueur payé pour écrire
des bêtises comme André Pratte. Je ne suis qu’un gars bien ordinaire.
Mais
ça me semble évident, quelque chose cloche au Québec. On le sait tous
en plus. Chacun d’entre nous sait que quelque chose ne va pas par ici,
un genre de blocage politique permanent qui empêche le peuple québécois
d’avancer. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour s’en apercevoir.
Nous, les gens ordinaires. Nous, les travailleurs et les chômeurs, les pauvres.
Sans
tomber dans les thèses à n’en plus finir sur l’identité et l’économie,
nous pouvons parler de souveraineté et de nouveaux horizons.
S’approprier ce débat au lieu de le laisser entre de mauvaises mains,
celles des intellectuels colonisés, cette élite corrompue et servile.
Après
tout, le problème n’est pas si complexe. Notre société a deux options:
le Québec demeure une province canadienne, avec tout ce que ça
implique, ou il se libère de la domination anglaise, et tout ce que ça
implique.
Cette domination qui dure depuis la Conquête en 1760
en fait, quand la Nouvelle-France passe aux mains des anglais, fût
caractérisé par une violente hostilité envers les francophones, allant
jusqu’à ouvertement souhaiter leur assimilation.
1755 - C’est le début de la déportation des Acadiens.
1760 - Les Britanniques envahissent la Nouvelle-France et massacrent des milliers de civils.
1837
- Le refus obstiné de Londres d’accorder le gouvernement responsable au
parlement du Bas-Canada (les 92 Résolutions) provoque la rébellion des
Patriotes.
1840 - Londres décide de suivre les recommandations
de Lord Durham et annexe le Bas-Canada au Haut-Canada. Dans ce nouvel
ensemble, le Bas-Canada n’obtient que la moitié des sièges, malgré une
population largement supérieure.
1867 - La fédération des
diverses colonies anglaises d’Amérique du nord minorise les
canadiens-français aussi bien à la Chambre des communes qu’en terme de
population.
1871 - Le français est aboli au Nouveau-Brunswick.
1885 - Louis Riel est pendu.
1890 - Le français est aboli au Manitoba.
1912 - Le français est aboli en Ontario.
1917
- Le gouvernement canadien adopte la conscription, contre la vive
opposition des Québécois. Le premier ministre du Canada, Robert Borden,
déclenche alors des élections générales, qu’il gagne, malgré un vote
massif du Québec contre lui. Son gouvernement ne compte dès lors plus
de canadiens- français et des milices anglaises commencent à ratisser
la province pour trouver les conscrits qui se cachent.
1942 - Le
premier ministre du Canada, Mackenzie King, impose une deuxième
conscription malgré sa promesse de ne pas y recourir. Pour y arriver,
il tient un référendum demandant aux canadiens de le libérer de ses
engagements. Les Québécois refusent catégoriquement à 71%. Mais l’appui
massif des canadiens-anglais à la conscription donne la victoire à King
en portant le résultat global à 64%.
1982 - Le gouvernement
fédéral et les neuf provinces anglophones adoptent la Constitution pour
en faire la Loi fondamentale du pays sans l’accord du Québec. Le Canada
impose donc un nouvel ordre constitutionnel au Québec.
1995 - Ottawa enfreint les lois québécoises afin de saboter le référendum sur la souveraineté.
1996
- Pour en finir avec le séparatisme québécois, le gouvernement canadien
met en œuvre le plan B. Les commandites, le déséquilibre fiscal, la loi
sur la clarté, l’intimidation et les menaces de partition ou
d’intervention armée en cas d’une éventuelle victoire du Oui, aucun
effort n’est épargné pour brimer le droit à l’autodétermination du
peuple québécois.
Dire qu’après plus de deux siècles
d’oppression et de discrimination envers les Français d’Amérique, des
anglophones ont encore le culot de mépriser la nation québécoise qu’ils
jugent raciste et intolérante.
Je crois qu’on peut affirmer sans
se tromper que la structure politique qu’est le Canada ne répond pas et
n’a jamais répondu à nos besoins. Au contraire, il s’agit d’une machine
à écraser, aplanir, rouleau-compresser la différence québécoise.
Moi,
je dis quittons le convoi canadien. Choisissons notre propre
destination, ainsi que le trajet. Un nouveau pays, pour un nouveau
millénaire.