Inquiétant puzzle présidentiel au Moyen Orient
Par Nicolas Dupont-Aignan le 19 juin 2009
Les lendemains des élections européennes très intenses m’ont conduit à relâcher le rythme d’écriture des billets sur ce blog. Je vais maintenant reprendre une fréquence plus habituelle.
Certains se sont étonnés de mon opposition à la loi de programmation militaire lors du vote de mardi à l’Assemblée nationale. Je crois en effet que cette loi abaisse notre outil de défense au rang supplétif de l’OTAN.
Nous ne pouvons pas garder notre influence mondiale si nous dépensons moins de 2% du PIB. Nous risquons un jour de payer très cher cette faiblesse financière, d’autant que les dépenses sont orientées vers ce nouveau corps expéditionnaire, qui s’inscrit totalement dans la logique interventionniste de l’OTAN.
Parallèlement, il y a de quoi être très inquiet avec les accords de défense signés par la France avec Abou Dhabi. Quel est exactement l’objet de cette présence et le degré d’automaticité en cas de conflit avec l’Iran ?
La création d’une base dans cette partie du Moyen Orient n’est pas en soi contestable, à la condition bien sûr, que nous ne soyons pas entraînés dans des guerres hasardeuses décidées par d’autres. Or, les déclarations du Président de la République lors des obsèques d’Omar Bongo, s’ingérant très loin dans les affaires iraniennes, révèlent très bien où veut en venir Nicolas Sarkozy.
C’est d’ailleurs un comble de voir la France qui, longtemps, a eu une grande politique d’équilibre au Moyen Orient, être plus offensive vis-à-vis de l’Iran que les Etats-Unis d’Obama.
Les éléments du puzzle mis habilement en place par le Président de la République commencent à dessiner l’image d’une France partiale, qui renonce à sa mission d’apaisement et d’équilibre.
Oui vraiment, il y a de quoi être extrêmement inquiet !
A suivre de près…