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Le Chenillou
21 juin 2009

Vingt ans et une loi efficace pour rien

Burqa_EnglandPar Antidote  le 20 juin 2009

On croyait que le débat était clos depuis que, grâce à la Commission Stasi, la loi sur les signes religieux avait permis à l’Ecole de ne plus accepter le voile islamique en son sein. Très efficace, cette loi avait donné aux jeunes filles un argument massue en direction de leurs familles :”Non, Papa, je ne peux plus, je n’ai plus le droit de le mettre à l’Ecole”.

Lorsque s’était posé le problème en 1989, les opposants à l’interdiction faisaient valoir que cette dernière pourrait isoler davantage les jeunes filles et les détourner de l’école publique. Lorsqu’avec quinze ans de retard, le législateur1 a cessé de croire à cette fable, elles y sont venues la tête nue, et pour l’écrasante majorité d’entre elles, soulagées.

Or, dans le débat sur l’interdiction du port de la burqa et du niqab qui vient d’être initié par la demande de commission d’enquête d’une soixantaine de députés emmenés par André Gérin, on assiste aux mêmes genres de réactions. Ainsi, madame Martine Aubry déclare :”si une loi interdit la burqa, ces femmes auront toujours la burqa mais elles resteront chez elle et on ne les verra plus[...]“. Le même refrain, vous dis-je. Le ministre de l’identité nationale a souligné que la France était déjà allée”très loin” dans ce domaine. Très loin ? Trop loin, Monsieur Besson ? Il n’est pas très étonnant qu’un jospiniste passé au sarkozysme tienne ce genre de discours. Les anciens adversaires de législation sur le voile à l’Ecole ne souhaitent pas perdre le match retour sur le terrain de la burqa.

Et pourtant, ainsi que l’écrit fort bien Elisabeth Lévy, affirmer son identité en se couvrant de la tête aux pieds, visage compris, “heurte la décence commune et donc la culture commune”. Et la décence fait aujourd’hui l’objet de réglementations. Ainsi, Corinne Lepage a rappelé que la loi interdisait que l’on se promène dans les rues en monokini. La liberté vestimentaire est donc déjà encadrée. De plus, il n’est pour l’heure demandé que l’ouverture d’une commission d’enquête. Que craignent Monsieur Besson et Madame Aubry ? Qu’elle aboutisse à des conclusions qui démonteraient leurs propres arguments ?

Il faut donc absolument ouvrir cette commission d’enquête et la laisser travailler. Ainsi, cette fois, nous ne perdrons pas quinze ans.

  1. Malgré la farouche  guérilla parlementaire des députés proches du ministre de l’Intérieur de l’époque

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