Deux nouveaux chapitres bientôt ouverts pour l'adhésion de la Turquie
Par l'Observatoire de l'Europe le 26 juin 2009
La Commission européenne souhaite l'ouverture avant la fin de l'année
d'au moins un autre chapitre de négociation avec la Turquie en vue de
son adhésion, a indiqué vendredi le commissaire européen à
l'Elargissement Olli Rehn.
Alors que l'Union européenne (UE) doit en
principe ouvrir mardi prochain un 11e chapitre, qui porte sur la
taxation, M. Rehn a souhaité l'ouverture du 12ème, portant sur la
concurrence, durant la présidence suédoise de l'UE qui s'ouvre pour six
mois le 1er juillet. "Nous avons jusqu'à présent ouvert 10
chapitres, ce qui, en trois ans (depuis octobre 2005 ndlr), est une
bonne performance. Nous ouvrirons le chapitre sur la fiscalité la
semaine prochaine, ce qui est un autre succès. Il nous en reste 24 à
ouvrir", a-t-il résumé à l'issue d'un entretien avec le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu.
Soulignant la "dimension particulière" du chapitre sur la concurrence, M. Rehn, un chaud partisan de l'adhésion de la Turquie, a jugé possible que "cet important chapitre soit ouvert d'ici la fin de l'année". Mais, a-t-il souligné, "nous
avons besoin de voir la législation" turque "concernant les aides
d'Etat adoptée avant que l'assemblée nationale prenne ses congés d'été". "Nous aurions alors de plus grandes chances de voir s'ouvrir ce chapitre sur la concurrence"", a-t-il estimé. "C'est dans les mains" d'Ankara,
a-t-il souligné, sans avoir l'air de craindre que les Etats de l'UE
publiquement opposés à l'adhésion pleine et entière de la Turquie,
comme théoriquement la France et l'Allemagne, ne retardent voire ne
bloquent l'ouverture de ce chapitre. "Les réformes politiques" en Turquie "demeurent le moteur du processus d'adhésion",
a affirmé le commissaire européen, évoquant, outre la concurrence, le
secteur de l'environnement.
Il a également cité "l'ouverture du très
important chapitre de la politique sociale et l'emploi" qui est
conditionnée à "l'adoption" par Ankara "d'une loi sur les syndicats conforme aux normes de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de l'UE". "Nous travaillons très fort sur certaines législations",
a assuré pour sa part le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet
Davutoglu, évoquant "l'ambiance amicale" de son entretien avec M.
Rehn. La Turquie a entamé en octobre 2005 des négociations en vue de
son adhésion à l'UE. Les discussions sont rendues difficiles par la
non-reconnaissance par Ankara de la République de Chypre, membre de
l'UE, par la lenteur des réformes démocratiques en Turquie et par
l'hostilité de plusieurs pays européens à l'idée même d'une entrée du
pays dans l'UE. M. Davutoglu a souligné l'intensité des contacts entre
l'UE et la Turquie, cet entretien avec Ollie Rehn étant "le troisième en deux mois".
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, également de passage à Bruxelles vendredi, en est lui "à sa seconde visite en cinq ou six mois",
a-t-il remarqué. La veille à Bruxelles, le ministre turc chargé des
Affaires européennes, Egemen Bagis, avait exhorté les Européens à ne
pas s'opposer à l'entrée de son pays dans l'UE, en soulignant qu'une
adhésion enverrait un message d'ouverture capital à l'ensemble du monde
musulman. M. Erdogan avait récemment indiqué que la Turquie, après le
11e chapitre de négociation, voudrait en voir s'ouvrir deux autres
avant la fin de l'année. (AFP, 26 juin 2009)