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Le Chenillou
27 juin 2009

Référendum : la possibilité des îles

IlePar Antidote  le 27 juin 2009

Sous Nicolas Sarkozy, si l’on désire être consulté, il vaut mieux habiter une île. C’est le constat tout simple qu’il faut bien se résoudre à effectuer au lendemain de l’annonce d’un référendum en Martinique sur le degré d’autonomie institutionnelle de ce département ultra-marin.

Lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, il avait aussi organisé une consultation populaire en Corse sur les bases des accords de Matignon de Lionel Jospin. Pourtant soutenu par le Parti Socialiste, l’UMP et les organisations séparatistes1, nos compatriotes insulaires l’avaient gentiment envoyé balader. Emile Zuccarelli et quelques autres véritables républicains avaient eu raison de ce projet entièrement conçu pour plaire à  Jean-Guy Talamoni. Il y a quelques mois, nos compatriotes de Mayotte eurent aussi à se prononcer pour la départementalisation de leur territoire, ce qu’ils firent à une large majorité. Remarquons, pour ces deux occasions, que plus il s’agit d’être intégré à la République sans régime d’exception, plus les citoyens sont d’accord ; plus il s’agit de déroger au régime commun, plus ils refusent. CQFD.

Nous autres en métropole aimerions bien être traités en citoyens éclairés, capables de nous prononcer sur notre avenir. Ainsi, lorsque nous refusons de ratifier la Constitution européenne, nous souhaiterions que notre suffrage soit respecté. Tel n’est pas le cas, puisque ce que nous avons rejeté par la grande porte, on nous l’a resservi par la fenêtre le 4 février 2008 à Versailles sous le nom de Traité de Lisbonne. Convenons que de nombreux articles de ce texte traitent de notre indépendance et de notre autonomie. De même, lorsqu’il s’agit de revenir dans les structures intégrées de l’OTAN, et donc de l’autonomie de notre diplomatie et de notre défense nationale, le fait de nous consulter ne serait pas choquant2.

Cela n’est visiblement pas le cas. Et je voudrais m’adresser en cette occasion assez franchement à mes compatriotes qu’ils vivent en Corse, Martinique, Mayotte, Guadeloupe ou en Ré3 : vous avez bien de la chance d’être, en certaines occasions, jugés capables de vous exprimer sur votre avenir, votre indépendance, votre autonomie. Finalement, les citoyens de seconde zone ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

  1. Je me refuserai toujours à qualifier Corsica Nazione et consorts comme des organisations nationalistes ; je ne crois pas à l’existence de la Nation corse
  2. Evidemment, je parle du Peuple entier, îles comprises. Cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.
  3. Monsieur Lionel J., maître à penser de notre président de la République en matière institutionnelle insulaire, compris

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