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Le Chenillou
12 juillet 2009

L’interminable hara-kiri du PS

Hara_Kiri_2Par Antidote le 9 juillet 2009

Depuis les élections européennes, le PS démontre à quel point il souhaite éliminer toute chance, même sur un malentendu, d’emmener un ou une des leurs à l’Elysée en 2012.

Gagner les élections européennes ne garantit pas un bon résultat aux présidentielles trois ans après. Ainsi, Hollande remporta celles de 1999 et Jospin fut devancé par Le Pen un certain 21 avril. De même, le PS fut encore en tête en 2004 avant de laisser Nicolas Sarkozy prendre l’Elysée en 2007. Tout cela démontre bien que les élections européennes ne figurent pas au rang d’indicateur fiable pour l’élection majeure suivante.

Afin d’éviter ce “jamais deux sans trois”, tout le monde s’y met. On a commencé par toutes les candidatures possibles et imaginables à la candidature présidentielle. Valls, qui se compare à Obama au JT de France2 ; Hollande, qui s’est relouqué ; Fabius, qui rappelle qu’il est toujours là ; Royal, tapie dans l’ombre ; Et Moscovici, dont la moindre qualité n’est pas de représenter le département du Doubs1 à la Chambre. J’en oublie ? Benoît Hamon ? S’il n’a pas fait acte de candidature à la candidature, ce qui aurait pu m’échapper dans ce tourbillon, il doit bien y penser. Montebourg ? Lui, il nous rejoue “Charlie et les Primaires”. Rappelez vous Charles Pasqua qui souhaitait il y a quinze ans importer les primaires d’outre-atlantique pour départager Chirac et Giscard puis Balladur et Chirac ! En fait, c’était une idée pour qu’un autre finisse par s’imposer. Un type avé l’assent marseillais par exemple… Arnaud Montebourg fait davantage Parisien de Louhans, mais il peut tenter quand même, non ?

En fait, la seule qui n’ait pas encore eu le temps de penser à la présidentielle, c’est la seule qui aurait dû y penser, à savoir la première secrétaire. Assez occupée à tenter de boucher les trous dans la coque du bateau socialiste, elle a néanmoins eu une idée de com’ du tonnerre la semaine dernière. Mar-cous-sis ! Du collectif rugbystique au menu des socialistes ! Se rendre au centre national d’entraînement du Quinze de France pour renforcer la solidarité parmi les membres du PS, en voilà une idée qu’elle était bonne… Et la Martine qui, l’oeil malin, en remet une couche dans la métaphore sportive devant les caméras :”renforcer le pack socialiste dans la mêlée”… Et tout cela au milieu des candidatures qui se multipliaient. Sarkozy devait être plié en deux de rire devant son poste de télé. Pour un peu, il aurait certainement envoyé Bernard Laporte, aujourd’hui libre de tout engagement, leur lire la lettre de Guy Mocquet en ouverture de travaux. Et en conclusion, ses incantations hurlées :”pas de fautes, les socialistes, pas de fauuuuuutes !”

Et il y a la cerise sur le gâteau, posée hier par Jean-Marc Ayrault. Il s’adresse à Daniel Cohn-Bendit et lui demande “de faire attention”. Il appelle à des listes uniques de la gauche dès le premier tour des régionales. L’autre ne se laisse pas impressionner, vous pensez bien. Et renvoie le maire de Nantes, à peu près aussi inspiré que le Football-Club du même nom cette saison, dans ses buts :”Que le PS arrête avec son paternalisme et qu’il arrête de nous casser les pieds !” Je t’explique, Monsieur Ayrault. Quand on a un tout petit avantage, pour le moins, dans les régions avec les présidents sortants face à un ensemble vert, moins bien organisé pour ce type d’élection que pour les élections européennes, on se prépare gentiment, et dans le silence, à blinder son premier tour. Et ensuite, quand les autres sont ramenés à 8 %, on négocie en position de force. Si on veut négocier avant, quitte même à lâcher quelques têtes de liste au passage et susciter des dissidences à l’intérieur même du PS, c’est qu’on a pas confiance en soi et qu’on a peur de se prendre une branlée. Et on ne donne pas spécialement confiance à l’électeur. Du coup, c’est Cohn-Bendit qui joue maintenant cette partition, tellement il devient persuadé que les socialistes sont des nullards.

Alors distrayant ou insoutenable, ce hara-kiri socialiste ? Je suis bien en peine de me prononcer. Parce que, tout de même, il y a la crise, dont nous n’avons sans doute pas vu le pire. Et parce qu’à ce train là, on risque fort de se taper Sarkozy cinq ans de plus. C’est pourquoi, au bout du compte, j’ai moins envie de rire que de leur botter le derrière.

 

  1. C’est une qualité. Et moi, j’ai un défaut, celui d’être chauvin
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Le Chenillou
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