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Le Chenillou
12 août 2009

Ne remboursez pas les aides agricoles, non à la dictature de Bruxelles

Bl_Par Alain Rubin, Riposte laïque , le 8 août 2009

Entendu sur une radio : un monsieur Amadeo Altafage ai-je cru entendre… patronyme prédestiné, dans l’affaire pour laquelle il s’exprimait au sujet de la décision de la Commission européenne, « Bruxelles » comme disent les médias, pour faire plus court et surtout pour masquer où se trouve la cause de beaucoup de leurs maux ?!... L’homme se félicitait de « l’attitude du ministre (de l’agriculture) Lemaire ».

Pour l’homme de la « commission », le ministre français situe son action politique vis-à-vis de la profession agricole, en la circonstance, la filière des fruits et légumes, dans le « seul cadre de la légalité ». Et pour le bureaucrate borné, la « légalité », ce sont les oukases de la « commission ».

En effet, s’exprimant sur les ondes le matin, le ministre Lemaire balbutiera ses plus profonds regrets envers ceux auxquels on veut faire rendre gorge, les producteurs d’un produit vital ; produit dont le coût et la qualité nutritionnelle passe pour l’essentiel par la qualité gustative inséparable de la proximité.

La qualité gustative, celle qui fait que les enfants ont plaisir à manger des fruits, la qualité qui fait que quand on a encore un peu les moyens d’acheter ce produit vital on n’a pas besoin de se forcer pour en manger ; la qualité gustative passe par le terroir, sol et climat, savoirs faire des producteurs. Mais tout cela, comme la montée continue de l’obésité infantile et son rapport avec la crise nutritionnelle, comme ses effets conduisant à d’autres pathologies, parmi les plus graves et les plus coûteuses jusqu’à menacer à terme le système de protection sociale collective solidaire conquis par le mouvement ouvrier en 1945- système déjà dans le collimateur depuis les grandes ordonnances « anti sociales » de l’été de 1967, tout cela n’intéresse pas le pandore en uniforme gris de défenseur de la « légalité européenne ».

Périsse la production française de fruits et légumes pourvu que triomphe l’absurde dogme de la concurrence « non faussée », interdisant à un état d’intervenir pour sauvegarder le tissu humain et économique du pays. Cela « fausse la concurrence », halte là !

Sur la même antenne, une productrice de pèches ou de brugnons, je ne sais plus, à réduit en miette l’argument du nomenklaturiste europoïde : Fausser la concurrence ? Mais qu’est-ce qui la fausse, la concurrence, sinon un prétendu grand marché au sein duquel le coût de la main d’œuvre agricole est aussi différencié ? Comment parler de « concurrence non faussée » à la base, dans des conditions de concurrence à « égalité », quand certains « producteurs » emploient une main d’œuvre payée selon des normes sociales aussi différentes ? Silence radio du « commissaire europoïde ».

Quelques jours, voire quelques heures avant l’ouverture du débat sur le remboursement des cinq cent millions d’euros d’aide du gouvernement français à la filière des fruits et légumes, les médias battaient la campagne : Attention !! Attention l’obésité n’a pas régressée, au contraire. La France reste dans le sillage des Etats- Unis d’Amérique. Alerte ! La jeunesse est la plus menacée. Elle détruit sa santé, la jeunesse, avec sa mauvaise alimentation. Alimentation dans laquelle les fruits et légumes ont la portion de plus en plus congrue alors qu’ils sont à 100% indispensables. Elle creuse sa tombe, la jeunesse. Elle réduit son espérance de vie.

Pour la première fois depuis fort longtemps, une génération nouvelle risque d’avoir une espérance de vie plus courte que la précédente. A peine l’encre des articles concernant l’obésité et la crise nutritionnelle était-elle sèche que le missi dominici des diktats de « Bruxelles », lâchait sa lourde patte en direction des producteurs de fruits et légumes. Il formulait l’exigence d’une commission à la pensée aussi asphyxiée que celle des brontosaures moscovites de l’époque Brejnev regardant défiler enthousiaste la classe ouvrière, les 1er mai, devant la tribune de chefs du Kremlin.

Il martelait, le représentant de « Bruxelles » : la profession des fruits et légumes doit rembourser des aides « illégales ». Coûte que coûte. Et si ce n’est pas elle qui rembourse, ce seront tous les français qui payeront.

Belle légalité que celle de la punition collective légalisée. Belle légalité qu’un système de prise en otage de tout un pays par des non élus pour faire plier ses autorités élues…

En écoutant les propos hypocrites et absurde du sieur Altafage, je me disais qu’en fin de compte, après avoir détruit un peu partout les industries, c’était au tour de l’agriculture, en particulier son secteur le plus vital à la santé générale, d’avoir à y passer au nom du non interventionnisme économique des états.

Pourtant, une certaine pseudo constitution européenne, voulant mettre dans la loi (la « légalité ») le dogme de la concurrence prétendument non faussée, n’a-t-elle pas été rejetée ? Le peuple français a quand même massivement voté le 29 mai 2005 ? Peu après, ce seront les citoyens de la libre Hollande, petit pays par l’espace mais grand par l’esprit, pays où est née la Démocratie politique moderne fondée sur la liberté de conscience et le rejet des inquisitions ; les citoyens néerlandais diront, encore plus massivement, Non ! Viendra ensuite le vote des Irlandais.

Mais tous ces votes, exprimant le sentiment profond des peuples qui ne furent pas appelés aux urnes, les agrophages et tous les politiciens au grand ou au petit pied voulaient et veulent les tenir pour quantité négligeable, en opposant la légalité d’une bureaucratie à celle des élus responsables devant leurs électeurs.

Et nos terribles opposants, vous savez, les nouveaux anti capitalistes, leurs cousins et leurs concurrents, ils dormaient, se faisant bronzer ? Vous les avez entendu, vous ? Peut-être qu’ils étaient tous en vacances et peut être aussi que leur transistor et leur portable étaient en dérangement ?

Et la diva du Poitou ? Silence, chut, ne la troublons pas dans son sommeil, le beau prince n’est pas encore né qui posera, sur ses lèvres roses un peu pâles, le baiser revigorant du retour à la vie active. Et la matrone des houillères, dévastées et fermées par la politique du « franc fort » et du « réalisme économique » ? Silence aussi de ce côté.

Vous les avez entendues, vous ? Mais peut-être qu’en fin de compte, sans le dire, sous le manteau, ils et elles sont d’accord : il faut respecter la légalité !

Et puis, après tout, les « producteurs », en grosse majorité, ce sont des patrons, généralement petits certes, mais des patrons quand même. Alors, défendre des patrons, protester qu’on ne doit pas leur demander de restituer des aides dont a eu besoin un secteur économique vital au sens le plus propre du terme, est-ce que ce n’est pas un tout petit peu de la « collaboration des classes » ?

Est-ce que ce n’est pas mettre le doigt dans un engrenage de propositions positives, que chacun peut comprendre ?

N’est-ce pas redonner de la vie jaurésienne au socialisme en lieu et place d’une logomachie « révolutionnaire » et/ou réaliste dans lesquelles, fort heureusement, plus personne ne croit aujourd’hui ?

Moi, je suis clair et affirmatif et sans complexe : avec la filière des fruits et légume, je dis non au remboursement des cinq cents millions. Je dis non à la dictature de la commission europoïde ! Je dis oui à l’économie réelle prenant en compte les besoins vitaux des jeunes et des moins jeunes

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