Par le Blog gaulliste libre le 7 août 2009

Après Goldman Sachs, c’est au tour de la BNP d’être sous le feu des critiques à propos du milliard d’euros qui aurait été provisionné pour le paiement des bonus de ses traders. Une nouvelle polémique extrêmement révélatrice de l’absence de réforme du système financier.

Rien ne change…

On se souvient des déclarations des dirigeants du G20 de Londres, et notamment Nicolas Sarkozy qui avait annoncé un nouveau Bretton Woods. On nous avait promis une réglementation des rémunérations des traders, accusées d’être un facteur ayant contribué à la crise financière. Certains avaient brandi la menace d’une législation. Puis, finalement, Barack Obama a renoncé à toute législation sur les rémunérations des banquiers et Nicolas Sarkozy a jugé que le très peu contraignant code de bonne conduite conçu par le Medef était finalement bien suffisant pour la « moralisation du capitalisme » qu’il appelait…

Cet été a le mérite de nous montrer que rien n’a changé depuis 2007 malgré l’énormité d’une crise qui aurait vu l’intégralité du système financier s’effondrer sans l’intervention publique. Malgré les milliards déversés sur un système, les gouvernements n’ont obtenu quasiment aucune modification de son système de fonctionnement, qui nous a pourtant emmené dans le mur. Les pratiques financières n’ayant pas été réformées, le même système produit les mêmes profits qu’hier, parce que les agents du système ont une forte incitation financière à continuer dans la même voie.

Un aléa moral inacceptable

C’est ainsi que quelques mois à peine après que les contribuables aient été sommés de garantir des centaines de milliards d’actifs et d’accepter que les Etats versent aux banques des dizaines de milliards, les traders reviennent à leur pratique d’antan. La séquence privatisation des profits / collectivisation des pertes / re-privatisation des profits est d’une rapidité particulièrement choquante. Le pire est que les banquiers viennent justifier ces pratiques sans jamais se poser la question de la responsabilité de ces bonus dans le krach. De toutes les façons, ils savent que l’Etat viendra à leur secours au cas où…

Pourtant, il existe de nombreuses solutions. Diminuer la taille de la bulle spéculative financière est sans doute la meilleure des solutions. Si les banques voient leur capacité d’action limitée, cela limitera les profits spéculatifs à redistribuer à leurs traders. Frédéric Lordon propose de nombreuses solutions dans un livre que je résumerai prochainement, et notamment la création d’un bonus négatif en cas de pertes. En effet, il n’est pas normal que le système actuel récompense les spéculateurs quand ils gagnent et éponge leurs erreurs en cas de krach.

Le retour aux pratiques habituelles montre qu’aucune leçon n’a été tirée des excès commis dans le passé. Bien sûr, certains politiques le dénoncent, mais finalement peu proposent de véritables solutions. Pourtant, il faudrait aller vite pour éviter un nouveau désastre.

Source : http://finance.blog.lemonde.fr/2009/08/06/le-bonus-des-tr...

http://www.lefigaro.fr/societes/2009/08/06/04015-20090806...

http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/08/06/les-pro...

Des bonus révélateurs…

Partager cet article