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Le Chenillou
15 avril 2009

Corse, île explosive

CorseParlons de la Corse. Le mois dernier aura été celui du procès en appel du berger de Cargèse Yvan Colonna accusé de l'assassinat en pleine rue le 6 février 1998 à Ajaccio du préfet de Corse Claude Érignac. On le sait le prévenu a été condamné à une peine perpétuité assortie d'une période de sureté de vingt-deux ans le 27 mars par la cour d'assises spécialement composée de Paris. Aussitôt connue la condamnation de Yvan Colonna aura été saluée sur l'île par de violentes manifestations qui auront été désastreuses pour un jeune garçon de 14 ans blessé grièvement au visage au cours d'échauffourées opposant jeunes collégiens et forces de maintien de l'ordre. L'adolescent aurait, selon les déclarations de certains témoins, été victime d'un tir tendu de grenade lacrymogène. Ce samedi était donc l'occasion pour les " nationalistes " corses d'appeler à venir casser du flic à Bastia, haut lieu s'il en est de la rébellion insulaire.

Entre 1500 manifestants et 15 000 selon où l'on se place se sont donc emparés des pavés du chef-lieu de Haute-Corse pour y monter avec détermination sa colère en direction de " l'Etat français " accusé de tous les maux, aider moralement la famille du jeune garçon blessé et apporter aussi son soutien à Yvan Colonna. Évidemment, les drapeaux et banderoles des mouvements indépendantistes passés, la délégation emmenée par l'avocat Jean-Guy Talamoni bien a l'abri, ce sont des individus cagoulés et armés de toutes sortes d'objets pouvant servir de projectiles qui se sont lancés à l'assaut des forces de l'ordre et des bâtiments publics représentants à leurs yeux les " occupants ". La version corse des troupes du LKP guadeloupéen et des black-blocks strasbourgeois.

Résultat de cette soirée de combat de rue, plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés dont trois grièvement. Il faut dire que les " nationalistes " ont utilisés non seulement des cocktail Molotov, des pierres ou encore des clous et des billes projetés comme munitions mais aussi des boules de pétanque bourrées d'explosif et des tubes de métal remplis de poudre noire et de petits projectiles utilisés comme lanceur d'engins nommés communément " pipe bombs ".

En deux mots : ces ustensiles ne servent pas seulement à blesser ou à casser des vitres mais bien à tuer.

Alors la question est de savoir ce que veulent les centaines de corses qui ont samedi marchés sur la préfecture de Bastia. La France est encore à ce jour ce que l'on appelle une démocratie ( bien que parfois je me pose la question ) et tout à chacun à le droit de protester. Mais doit-on pour faire connaître son opinion blesser des gens, détruire des immeubles et faire risquer le pire ?

La grande majorité des corses aspirent à la tranquillité et sont guères disposés envers les " nationalistes " qui vivent dans un état utopique permanent.

Il faut apporter un soutien à la Corse mais il faut aussi affirmer que le chemin quelle semble prendre, par l'attitude de certains de ses habitants, tel Jean-Philippe Antolini un des leaders de Corsica Libera qui a affirmé tranquillement que les " cibles " étaient bien définies ( les magasins par exemple ne furent pas touchés contrairement à des agences bancaires et le siège de la Banque de France ), n'est pas celui qui lui assurera des lendemains sereins.

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