Pourquoi je manifesterai le 12 octobre
Hospitalier dans un hôpital public sur la commune de Dole dans le Jura je n'avais jusqu'ici peu manifesté dans la rue pour exprimer mes opinions ou sauvegarder quelques chose. Par principe certainement, par appartenance politique aussi (puisque je me situe beaucoup plus du côté du gaullisme social que de celui de l'extrême-gauche).
Or, aujourd'hui c'est carrément un des piliers fondateurs de la vie sociale de notre pays qui est remis en cause par le gouvernement. Non pas que je ne suis pas conscient qu'il fasse nécessairement revoir les modalités des retraites mais pas de cette façon, pas de cette manière qui , c'est hélas le cas, fera de l'écart social dans le domaine des pensions.
Comment accepter qu'une personne ayant travailler toute sa carrière dans un métier difficile où il est question de manipuler toute la journée des personnes malades et bien souvent qui ne peuvent se déplacer aisément continue au delà des 60 ans ? Si cela continue, le personnel sera dans le même état quie les personnes qu'ils aident!
Et au delà. Comme cela touche toutes les professions ou presque c'est une question de solidarité nationale et inter-génerationnelle de se mobiliser contre ce texte que le gouvernement se hâte de faire adopter par le Parlement. C'est pourquoi je serai mardi dans les rues de Dole afin de montrer mon mécontentement face aux mesures gouvernementales.
Le Chenillou
Retraites : la fièvre jeune fait peur à l'Elysée
Par Nicolas Domenach, Marianne 2 , le 10 octobre 2010
Des milliers de lycéens et d'étudiants battant le pavé contre la réforme des retraites… Un scénario tant redouté au point que l'Élysée tente aujourd'hui de tuer dans l'œuf la contestation estudiantine. Mais appels de ministre ou de conseiller à l'ordre scolaire, consignes aux rectorats viendront-ils à bout d'un mouvement, qui pourrait redonner un peu d'espoir à une jeune en difficulté ?
Ce sont à peine 80 lycées (sur plus de 4 300) qui, d’après le ministère de l’Éducation ont été « touchés » par des mouvements divers de protestation contre la réforme des retraites. Mais l’Agence France Presse a relevé plusieurs centaines de lycées en mouvement et à la vérité, l’Élysée a commencé de s’angoisser. Le Château redoute plus encore que des grèves dans les transports, la « fièvre jeune », un coup de chaud en automne. Des blocages de bahuts, des milliers de lycéens qui prendraient la rue comme les pirates la mer, avec Le Risque de bavure inhérent à de telles irruptions : la mort d’un môme.
Tous les hommes de pouvoir aujourd’hui, et Nicolas Sarkozy le premier qui était en ces lointaines années petite main au cabinet du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, tous ceux-là ont encore en tête la «bavure fatale», la «mort de Malik Oussekine», ce jeune étudiant matraqué par les policiers voltigeurs alors qu’il manifestait pacifiquement. A la suite de son tragique décès, le chef du gouvernement de l’époque Jacques Chirac retirait le projet de réforme des universités du ministre Alain Devaquet, qui démissionnait peu de temps après.
Ce fut le premier d’une longue série de reculs et de dérobades devant les « djeuns ». Les sarkozystes s’en moquaient volontiers en prétendant que Jacques Chirac reculait dès que sortaient sur le trottoirs « trois trottinettes, deux landeaux et quatre poussettes ».
On se souvient du retrait du CPE de Dominique de Villepin, devant les
étudiants manifestant, soutenus par… le ministre de l’Intérieur Nicolas
Sarkozy ! Mais on a oublié que le même avait organisé la marche arrière
toute, devant les foules juvéniles qui refusaient le CIP de son grand
homme d’alors, le Premier ministre Edouard Balladur. On comprend donc
qu’il ait donné consignes aux préfets comme aux recteurs de surveiller
ce lait sur le feu, et consignes aux dirigeants et relais de la
majorité d’intervenir vite fait pour éviter tout bouillonnement.
Ainsi, vendredi dès potron-minet, le conseiller social de l’Élysée Raymond Soubie est, sur RTL, intervenu pour rappeler à l’ordre scolaire tous les « irresponsables »
qui voudraient manifester contre la réforme des retraites. Les
dirigeants des associations de parents d’élèves proches de la majorité,
comme la Peep, ont immédiatement embrayé, mettant en garde contre toute manipulation. On espère bien évidemment en haut lieu que le motif, « le prétexte »
dit-on, de la mobilisation serait trop éloigné des préoccupations
adolescentes : on ne s’emballerait pas contre une réforme des retraites
quand on a de 10 à 18 printemps. Certes. Mais dans l’opposition, on
caresse l’espérance inverse. Et en l’occurrence, tous les relais
associatifs et syndicaux ont été alertés. Car on sait parfaitement de
ce côté-là aussi la crainte que suscite un bourgeonnement estudiantin
et lycéen. Dis crument cela donne : « il n’y a que les jeunes pour leur foutre la trouille !... ».
PS,
PC, Verts, extrême gauche ont-ils encore les moyens d’entraîner la
relève dans un mouvement d’aînés ? Certes les progressistes de tous
poils ne sont plus ce qu’ils ont pu être dans le monde éducatif, mais
ils conservent un poids et une influence qui sont loin d’être
négligeables. Bien sûr, la retraite n’est pas la première préoccupation
de générations qui n’ont pas de boulot et peu de perspectives d’en
décrocher. Mais justement, ce milieu est inflammable. Explosif. Pour
ceux qui en douteraient, il suffit de lire la « Lettre à la Jeunesse »
(Éditions Grasset) que vient d’écrire Rama Yade et qui dresse un bilan
accablant pour son gouvernement comme pour les précédents, puisque les
jeunes français y apparaissent comme les plus frappés par le chômage,
les moins autonomes et les plus désespérés d’Europe. Pire encore, alors
que nous sommes bassinés par le culte de la jeunesse, cette jeunesse en
difficulté est « invisible ». On ne voit, on n’entend que les
bastonneurs de banlieues ou la fine fleur des beaux quartiers, mais la
grande masse qui galère dans des études aux débouchés incertains, ou
dans des stages de misère, celle-là est condamnée à remâcher ses
difficultés, ses échecs et sa dépendance parentale en silence. Cette
foultitude juvénile ignorée, dépréciée pourrait tout à fait se mettre
en mouvement ne serait ce que pour reprendre un coup de confiance en
elle, un coup d’amour, un coup d’on s’aime. Ce n’est pas sûr du tout
que ça passe par des manifs pour le retrait de la réforme des
retraites. Mais allez savoir par où va la vie….
Manifestation à Dole le 12 octobre à 10 heures
Les résolutions pour 2010 de Riposte Laïque
Par Cyrano, Riposte laïque , le 11 janvier 2010
A cause du maire de Trappes, c’est avec une semaine de retard que je prends la plume, pour vous présenter les principaux objectifs de RL, pour 2010. Notre rédaction se réunira, sur Paris, le samedi 23 janvier, dans un lieu secret et clandestin, bien sûr, où on ne pourra accéder qu’avec le bon mot de passe…
Plus sérieusement, nous avons beaucoup de sujets à évoquer, entre nous. Nous n’allons pas tout vous dire – il ne manquerait plus que cela ! – mais nous allons lever quelques coins du voile.
Nous nous interrogeons quant à la périodicité de notre lettre. Nous avons commencé, en septembre 2007, avec une rédaction de 10 personnes. Aujourd’hui, nous en sommes à 17 rédacteurs, auxquels s’ajoutent de nombreux correspondants, en France et dans le monde. A nos débuts, nous avons essayé de ne pas dépasser 15 articles. Cela a tenu quelques semaines, puis nous sommes passés à 20… puis à 25, en disant qu’on ne dépasserait jamais cela. Nous avons eu l’idée de sortir un supplément week-end, avec seulement 4 articles. Rançon du succès, celui qui doit faire les arbitrages rédactionnels, chaque semaine, se retrouve aujourd’hui avec plus de 40 articles sous le coude, pour le numéro de mardi. Alors que faire ? Deux solutions : soit refuser 40 % des écrits qui nous parviennent, soit faire deux numéros équivalents par semaine, pour les rendre plus lisibles. Nous allons donc faire cet essai, deux semaines durant, pour voir…
Nous avons publié un livre, « Les dessous du voile », en 2009. Ce fut une aventure collective formidable, pour nous. Neuf mois après sa sortie, nous en sommes à 2000 exemplaires vendus. Devons-nous en rester à cette expérience, ou faut-il persévérer, et nous lancer dans la sortie d’autres ouvrages ? Poser cette question, n’est-ce pas déjà y répondre ? Nous vous disons tout : nous espérons publier deux livres, dans le premier semestre de l’année. Le premier devrait sortir fin janvier, si les délais sont respectés. Ce n’est pas un ouvrage collectif, il est l’œuvre de notre rédacteur Maurice Vidal. Un livre qui devrait valoir à notre ami, et à RL, l’excommunication de tous ceux à qui le débat sur l’identité nationale provoque une allergie cutanée spectaculaire, et un filet de bave jaunâtre à la commissure des lèvres. Nous lancerons un appel à commander le livre, la semaine prochaine, avec des prix promotionnels, jusqu’à sa sortie.
Nous avons également – mais nous resterons discrets pour le moment – le projet de publier un deuxième ouvrage, collectif celui-là, vers le mois de juin. Vos réactions nous confirment que notre journal a un message à faire passer. Nous avons la chance, grâce à la générosité de plusieurs centaines de donateurs, d’avoir un peu – un tout petit peu – de fonds d’avance, qui nous permettent de tenter cette aventure… si le maire de Trappes et son avocat – ou d’autres – ne nous asphyxient pas dans un harcèlement judiciaire ayant pour objectif de nous faire taire définitivement. Nous allons donc publier, régulièrement maintenant, des livres sur les thèmes qui sont les nôtres.
Par ailleurs, les vidéos de Maxime Lépante, sur Barbès, ont constitué un électrochoc pour beaucoup de Français. Pascal Hilout, dans un article récent, réfléchissait à l’idée d’organiser un rassemblement, aux alentours de la rue Myrha. RL doit-il se lancer dans une telle aventure ?
Le grand ami du maire de Trappes, Maxime Lépante, va avoir du travail, cette année… surtout si vous lui en donnez ! Comme ce fut le cas à Clichy, notre reporter est prêt à se déplacer partout, en France, pour rendre publiques les prières musulmanes illégales. Envoyez nous des informations, dès que vous aurez connaissance de cette réalité, dans votre ville.
Nous avons ouvert un site youtube, et les vidéos de Maxime circulent partout dans le monde… où elles suscitent la stupéfaction : comment la France a-t-elle pu en arriver là ? Nous pensons aussi ouvrir un site youtube en langue anglaise, dans quelques semaines.
Nous songeons, devant le nombre de contributions que nous recevons, à ouvrir un forum Riposte Laïque. Mais, eu égard aux passions que nous suscitons, il faut le modérer, c’est donc un problème à résoudre !
Nous voulons, bien sûr, être davantage connus, davantage lus, davantage invités dans les medias. La progression de notre journal, nos livres, feront-ils qu’en 2010, nos débatteurs, que ce soit Pascal, Anne, Pierre, Annie, Guylain, Christine, Maurice, Radu ou d’autres, finiront pas être invités à des émissions de grande écoute, et à faire connaître ainsi le message de RL ? Nous prions jour et nuit pour cela…
Nous avons fait trente conférences en 2009, nous espérons en faire davantage en 2010, cela dépend de vous, cher lecteur, ou chers animateurs associatifs locaux. Ne vous laissez pas intimider par ceux qui se croient les dépositaires du discours laïque, et permettez à vos mandants d’entendre le discours RL. Généralement, ils apprécient.
Nous devons également réfléchir à la suite à donner à notre journal. Nous sommes un média, rien qu’un média… mais un média militant, qui entend peser, avec ses petits moyens, certes, mais avec une influence qui progresse, sur la situation de notre pays. Or, elle est inquiétante, épouvantablement consternante, quant à la défense des principes laïques et républicains. Nous sentons que nombre d’élus, ministres et même le Président, sont prêts à vendre la République, et à encourager le communautarisme, religieux ou autre. Avec qui, dans ce contexte, pouvons-nous faire un bout de chemin ?
Il n’y a rien à attendre des trotskistes, sur cette question… mais sur la question du droit des femmes, et du voile, Arlette Laguiller et Lutte ouvrière, ce n’est pas la même chose que Besancenot et son idylle prolongée avec les admirateurs du Hamas et du Hezbollah.
Il n’y a rien à attendre des anarchistes de salon d’Alternative Libertaire, qui voient dans la critique de l’islam du racisme. Par contre, la Fédération anarchiste, la FA, et Radio Libertaire, ont toujours été en première ligne pour défendre la laïcité, et s’opposer au voile à l’école.
Il n’y a rien à attendre de Marie-George Buffet et de sa laïcité ouverte, mais André Gerin nous a montrés qu’il demeure, au Parti communiste, quelques militants encore attachés aux valeurs que nous défendons.
Il n’y a rien à attendre de Martine Aubry, mais il y a la voix forte et sans ambiguité d’Yvette Roudy, dont l’audition devant la mission avait de quoi décoiffer plus d’un de ses amis (et notamment un Roland Dumas, qui a osé, sur un plateau télévisé, assimiler une loi contre la burqa à la période vichyste).
Il n’y a définitivement rien à attendre des Verts, communautaristes incurables, régionalistes forcenés, européistes fanatiques. Les éoliennes - qui nous coûtent cher - sont leurs minarets. La perspective de vivre dans une société dirigée par ces gens là donne envie de demander l’asile politique immédiatement.
Il n’y a rien à attendre du Modem de Bayrou, mais sur la laïcité, une Corinne Lepage a toujours répondu présente.
Il n’y a rien à attendre de l’UMP, et de son vrai chef, le président de la République, capable de dire une chose et son contraire, en 24 heures, comme le soulignait dans son interview à RL Malika Sorel. Mais il y a à l’UMP Jacques Myard ou Françoise Hostalier.
Il n’y a pas davantage à attendre de Jean-Pierre Chevènement, mais il y a forcément dans son parti des militants de qualité, lecteurs de RL, qui s’inquiètent, comme nous, de la progression de la visibilité de l’islam.
Il n’y a rien à attendre de Jean-Marie Le Pen, invité aux 30 ans de la révolution iranienne, aussi complaisant, par antisémitisme, avec le Hamas que les gauchistes. Mais au FN, derrière Marine Le Pen voit le jour toute une génération séduite par un nouveau discours, se revendiquant de la République et de la laïcité, et clairvoyant sur l’islam.
Jean-Luc Mélenchon va-t-il enfin se réveiller, et cesser de concentrer son tir sur le Vatican et le dalaï Lama, en oubliant les islamistes ? Ce serait une bonne nouvelle.
Nicolas Dupont-Aignan va-t-il enfin sortir de sa prudence sur la montée de l’islam, et écouter des militants comme Michèle Vianès, Christine Tasin ou ce courageux jeune de DLR qui a pris tous les risques pour filmer les prières musulmanes dans le 18e arrondissement ? Nous en serions ravis.
Il n’y a rien à attendre des laïques institutionnels, dont nous aurons l’élégance de ne pas citer les noms, incapables de prendre position contre la burqa, voire se battant contre son interdiction. Mais nous avons senti, lors des auditions de la mission parlementaire sur le voile intégral, un frémissement très net, venu de Ni Putes Ni Soumises et de sa présidente, Sihem Habchi, des associations féministes, de certaines associations laïques, et des obédiences maçonniques.
Il n’y a rien à attendre de la majorité de la presse, gangrenée par le politiquement correct. Mais des journalistes comme Eric Zemmour (ne pas manquer sa chronique matinale, sur RTL, tous les matins, à 7 h 15) et Ivan Rioufol tentent de faire face à la bouillie compassionnelle de la majorité de leurs confrères, et résistent au rouleau compresseur du politiquement correct.
Il n’y a rien à attendre, sauf de vous, lecteurs et sympathisants, qui, chaque fois que nous sortons du bois, nous encouragez. Alors faites-nous part de vos suggestions et organisez vous de votre côté : créez des petits comités de défense de la République autour de vous, manifestez vous auprès de vos élus, par lettres, demandes d’audition, interpellations. De la diffusion concrète de nos idées sur le terrain, dépend notre progression.
Nous avons vu, lors de la votation suisse, que le peuple était à nos côtés, et que les élites étaient isolées, à côté de la plaque, déconnectées, mais haineuses et revanchardes. Cela nous rend encore plus déterminés, bien sûr.
Nous allons essayer, avec votre aide, sur la lancée de 2009, de faire de 2010 une année inoubliable. Inoubliable par le nombre de nos lecteurs. Inoubliable par le nombre de conférences que vous nous inviterez à faire. Inoubliable par les livres que nous publierons. Inoubliable par l’accueil fait à nos thèses dans la population et parmi les politiques. Inoubliable, surtout, pour les résultats que nous escomptons : le repli du communautarisme et de la visibilité de l’islam dans l’espace public.
Hommage solennel à Philippe Séguin
Par Reuters le 11 janvier 2010
Nicolas Sarkozy a présidé lundi un hommage solennel à Philippe Séguin, saluant dans l'ancien président de l'Assemblée nationale, mort la semaine passée à 66 ans, un homme qui "a aimé la France avec passion".
La classe politique dans son ensemble, toutes sensibilités confondues, s'était rassemblée pour l'occasion à la cathédrale Saint-Louis des Invalides autour du cercueil recouvert du drapeau tricolore de cette grande figure du gaullisme.
Outre Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon quasiment au complet, étaient présents les anciens présidents Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, ainsi que d'anciens Premiers ministres, les UMP Jean-Pierre Raffarin et Alain Juppé, le socialiste Pierre Mauroy.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, ainsi que plusieurs parlementaires de l'opposition ont assisté également à la cérémonie.
L'office religieux a été célébré par le cardinal archevêque de Paris, André Vingt-Trois, qui a qualifié Philippe Séguin de "grand serviteur de la France".
Nicolas Sarkozy a prononcé lui-même l'éloge funèbre de celui qu'il a présenté comme son ami, retraçant avec une certaine émotion l'itinéraire de "cet enfant meurtri" qui a perdu son père, mort pour la France, en bas âge et à qui la "République a donné sa chance".
Député pendant 24 ans, maire d'Epinal (Vosges) pendant 14 ans, ministre des Affaires sociales entre 1986-1988, pourfendeur du traité de Maastricht qui a permis la création de l'euro, Philippe Séguin était depuis 2004 premier président de la Cour des comptes.
SOUS LE CIEL BLEU
"Tu as aimé la France avec passion. Si tu l'as tant aimée c'est parce qu'elle était à tes yeux le seul bien de ceux qui n'ont rien. Mais tu la voulais grande, ouverte généreuse, exemplaire", a-t-il dit.
Le chef de l'Etat, qui a pris comme Premier ministre et conseiller spécial - François Fillon et Henri Guaino - des proches de Philippe Séguin, a encore rendu hommage à celui qui avait choisi "le gaullisme parce que le général de Gaulle mettait l'Etat, la Nation, la République au-dessus de la droite et de la gauche".
Le maire de Paris Bertrand Delanoë et son prédécesseur Jean Tiberi, que Philippe Séguin avait affrontés lors des municipales de 2001, étaient au nombre de ses anciens adversaires présents lundi aux Invalides.
L'office religieux a été suivi d'une cérémonie militaire au cours de laquelle les honneurs ont été rendus par deux unités, dont le premier régiment de tirailleurs d'Epinal.
"Aujourd'hui, dans cette cour des Invalides, dans ce cadre solennel où tu aimais tant ressentir la grandeur de la France, je veux te rendre l'hommage solennel de la nation que tu as servie avant tant de noblesse et de dévouement. Puis tu iras, mon cher Philippe, dormir paisiblement au bord de ta chère Méditerranée, sous le ciel bleu et le soleil", a conclu Nicolas Sarkozy.
Philippe Séguin doit être inhumé dans le caveau de sa famille à Bagnols-en-Forêt, un village du Var.
Un chêne est de nouveau tombé
C'est une immense tristesse qui s'est emparée de moi à l'écoute ce jeudi 7 janvier de RTL annonçant le décès brutal à 66 ans de Philippe Séguin, Président de la Cour des Comptes, pour qui j'avais énormément d'estime et, ne le cachons pas, une véritable admiration. Si je m'intéresse à la vie publique de notre pays, c'est probablement de sa faute !
A l'image de certains personnages de l'Histoire Philippe Séguin s'en est allé en laissant l'étrange impression d'un destin hors du commun qu'il aura lui-même laissé filer. Car de la fin des années 80 où il s'est affirmé clairement en opposition avec la ligne défendue par messieurs Balladur et Cie au sein du RPR à son "auto-mise au placard" du monde politique il y a un peu plus de dix ans, Philippe Séguin avait su créer autour de lui, de ses convictions d'acier, un formidable espoir.
moi et de nombreux compagnons, qui avaient adhérer au RPR plein d'enthousiasme ont depuis lors connus un véritable "vide" politique peuplé d'illusions et de tragi-comédie plus pittoresques les unes par rapport aux autres.
Aujourd'hui, alors que l'on va mettre en terre un homme de conviction, un homme qui pouvait dire "non" même à celui qui croit ce mot interdit pour lui, on se retourne sur notre passage et , sincèrement, on se pose la question de savoir s'il y a vraiment encore de l'espoir pour nos convictions républicaines.
D'échec en échec, de désillusion en désillusion, de déception en déception, d'abandon en abandon, il ne reste plus grand chose du chaud manteau républicain qui recouvrait encore la France il y a peut.
Adieu Philippe Séguin et merci.
Le Chenillou
Primaires ? Effectivement, complètement primaires…
Par Antidote le 28 août 2009
L’idée d’organiser des primaires à l’américaine pour sélectionner un candidat dont on ne sait pas encore s’il représentera seulement les socialistes ou un ensemble plus vaste aux contours incertains semble bien faire son chemin. Accompagnée par Libération, pour qui tout ce qui singe la gauche américaine est marqué par un sceau sexy, relayé dans les autres médias, débattu à la radio et à la télé, cette idée, pourtant, est une idée idiote et dangereuse.
Idiote parce que, d’abord, nous ne sommes pas des Américains. D’ailleurs, l’expérience de la gauche italienne, elle aussi ensorcelée par le modèle étatsunien, ne devrait pas encourager la nôtre. En 2006, cela aboutit à sélectionner Romano Prodi, le Bayrou de la Botte, qui remporta l’élection. Bonjour la Gauche ! Et la dernière fois, cela s’est terminé par le retour de Berlusconi.
Idiote, aussi, parce que, lorsque Charles Pasqua lança l’idée en 1993 pour éviter un nouveau duel Chirac-VGE, il pensait davantage à lui-même. Tout le monde faisait semblant d’approuver parce que personne ne voulait apparaître comme un briseur d’union mais en fait, tout le monde s’en fichait et savait que, dès qu’on passerait au détail, le projet exploserait en vol. De ce fait, il n’y eut pas de primaires, et un duel qui opposa Chirac à ….Balladur, finalement soutenu par Charles Pasqua.
Idiote, enfin, parce qu’il existe déjà un système de primaires. Cela s’appelle exactement “Premier tour de l’élection présidentielle”. Rappelons en effet que les Américains ont un scrutin à un tour seulement. Les primaires américaines ainsi que le bipartisme de son système politique sont nés de cette situation. C’est là que de l’idiotie, on passe allègrement à la dangerosité.
Car en effet, si on organise des primaires dans un bloc, puis dans le second qui pourrait suivre en 2017 pour règler la guerre de succession sarkozienne, les apprenti-sorciers comme Jean-Pierre Raffarin qui proposent l’adoption du scrutin majoritaire à un tour pourraient sauter de joie. Il s’agirait, ni plus ni moins, d’une privatisation du premier tour des élections1. On délèguerait aux partis politiques, en tous cas aux deux principaux, le soin de sélectionner des candidats qui s’affronteraient dans un tour unique.
Evidemment, ces primaires mobiliseraient beaucoup moins les électeurs qu’un premier tour d’élection présidentielle. Elles donneraient davantage encore la prime aux candidats pouvant lever du pognon, comme Obama2 a su le faire. Le bipartisme remplacerait le multipartisme bipolarisé. Cette évolution serait catastrophique car contraire à la culture politique française.
Il faut donc espérer que rien ne sortira de tout cela et que cette idée folle et dangereuse ne verra pas le début d’une application. Pour la France. Et pour la Gauche, aussi. Celle-ci gagnerait davantage à hâter sa recomposition, aussitôt après son échec programmé aux prochaines régionales. Marchant sur deux pieds, l’un allant du MoDem à l’écologie en passant par les sociaux-démocrates et l’autre englobant Front de Gauche, Hamonistes et Chevènementistes, elle pourrait avoir deux candidats ratissant large présageant un rassemblement au second tour. C’est la seule manière pour elle de faire tomber Nicolas Sarkozy.
Une pétition qui pose des questions incontournables à toute la société française
Par Cyrano, Riposte laïque , le 24 août 2009
Cela fait quelques jours que notre journal a relayé la pétition impulsée par Annie Sugier, Anne Zelensky et Pierre Cassen, intitulée : « Halte à la burqa et au voile, symboles de la soumission des femmes et de l’offensive islamiste ».
http://www.ripostelaique.com/Halte-a-la-burqa-et-au-voile.html
Il est bien sûr bien trop tôt pour en tirer, en plein d’août, un premier bilan. Malgré tout, la lecture des premières signatures peut nous donner quelques éclairages intéressants. Il est d’abord significatif que les signataires sont d’une grande diversité, politique et sociale. On y rencontre des responsables politiques de tous les partis, droite et gauche réunis, de beaucoup d’organisations syndicales et d’associations (nous savons que certains militants, tout en se disant d’accord avec notre texte, hésitent à le signer, par crainte d’une stigmatisation interne). On y lit les noms de chefs d’entreprise et de syndicalistes, d’universitaires et de cheminots.
Il est aussi très visible que l’impact de cette pétition dépasse la France. Elle est relayée par des signataires venant d’Iran, d’Algérie, d’Egypte, de Suède, d’Australie, du Canada, de Suisse, de Belgique… preuve que, sur la laïcité, l’attitude de la France est regardée, souvent avec espoir, dans le monde entier, et notamment dans les théocraties religieuses, et dans les pays qui acceptent le communautarisme et le multiculturalisme, pour le plus grand bonheur des islamistes. C’est pourquoi nous proposons, cette semaine, une version anglaise du texte de nos trois amis.
http://www.ripostelaique.com/Stop-the-burqa-and-the-veil.html
Par ailleurs, nous sommes conscients, à travers les nombreuses réactions que nous recevons (voir courrier des lecteurs) que ce texte interpelle la société française, et notre modèle laïque, sur un ensemble de questions.
L’islam est-elle une religion comme les autres ? La voile n’est-il qu’un symbole religieux ? La laïcité s’arrête-t-elle à l’école, et dans l’administration ? Vouloir interdire le voile par la loi est-il possible ? N’est-il pas trop tard ?
Faut-il traiter, en 2009, l’islam comme les autres religions ?
Dernièrement, un débat intéressant a vu le jour, dans notre journal, grâce au philosophe Henri Pena Ruiz, qui nous a reproché, vivement, de nous cristalliser essentiellement sur l’islam. (1) Un de nos lecteurs, Benoit Drouot, a expliqué, la semaine dernière, pourquoi le « tout se vaut » n’est pas adapté à la situation de 2009. (2) Certes, nous savons que les religions sont rarement facteurs de paix, et souvent sources de guerres de fanatiques. Nous connaissons le discours réactionnaire des extrémistes catholiques, des intégristes juifs, des créationnistes ou de certaines sectes. Nous n’avons pas oublié la férocité du combat de nos ancêtres pour imposer à l’Eglise catholique la séparation de l’Eglise et de l’Etat.
Mais aujourd’hui, est-ce le catholicisme qui multiplie les attentats sanglants, partout dans le monde ? Est-ce lui qui draine des foules fanatisées, hurlant leur haine de l’occident ? Est-ce lui qui voile les femmes, et les lapide ? Est-ce lui qui persécute les homosexuels ? Est-ce lui qui incite à tuer tous les juifs ? Est-ce lui qui est porteur d’un projet sociétal où religion et politique ne font qu’un, et où l’apostat est passible de mort ? Y a-t-il, aujourd’hui, dans le monde, et en Europe, une autre religion au nom de laquelle on justifie des attentats-suicide, et la culture de la mort ?
Le voile n’est-il qu’un symbole religieux ?
Souvent, nos contradicteurs nous reprochent notre tolérance supposée pour la cornette de la bonne sœur, opposable à notre « intransigeance suspecte » à l’encontre du voile islamiste. Annie Sugier avait, lors de l’affaire Truchelut, amené une première réponse à ce débat. (3) Radu Stoenescu avait exprimé l’insulte faite aux hommes par cette tenue. (4) Mais au-delà, comment ne pas remarquer que dès qu’ils arrivent au pouvoir, les islamistes imposent cette tenue à toutes les femmes, les Iraniennes en ont fait rapidement l’expérience. Comment expliquer, alors qu’il n’y avait guère de voiles, en France, dans les années 1990, la vigueur de sa progression ? Ce n’est pas un simple bout de tissu, comme le disent ses défenseurs, il incarne bien l’uniforme d’une offensive politico-religieuse marquant le refus de l’intégration et des valeurs universelles, et la soumission aux seules lois religieuses, contre celles de la République.
La laïcité s’arrête-t-elle à l’école, et à l’administration ?
Les poursuites judiciaires engagées contre la propriétaire du gîte des Vosges, ayant demandé à deux femmes de retirer leur voile dans les parties communes de son gîte, ont fait, sur cette question, éclater le camp laïque. Nous avons entendu, chez ceux qui condamnaient l’attitude de Fanny Truchelut, la crainte d’une conception liberticide de la laïcité, digne de celle des anciens pays soviétiques. Nous avons également noté une définition étonnante de la rue, considérée comme sphère privée, contrairement à l’école et à l’administration, qualifiées de sphère publique. Nous avons aussi lu que le combat laïque, en 2009, devait s’arrêter aux portes de l’école, et au simple respect de la loi du 15 mars 2004. Nous avons aussi découvert avec consternation les propos d’une philosophe laïque, justifiant le voile à l’université, parce que celles qui le portent sont adultes ! Ce texte a suscité la réponse cinglante, dans nos colonnes, de l’avocat laïque André Vianès. (5) Nous avons été témoins des limites de cette conception, dans un débat télévisé où Marc Blondel, président de la Libre Pensée, et Catherine Kintzler, philosophe laïque, n’ont jamais attaqué Tariq Ramadan sur les fondements de son discours, ce qu’avait commenté Guylain Chevrier. (6)
Vouloir interdire le voile par la loi est-il possible ?
De nombreux lecteurs, et des militants, nous ont fait part de leurs inquiétudes, quant à l’application d’une telle loi, si elle était décidée. Nous avons déjà entendu ces arguments, lors du vote pour une loi contre les signes religieux à l’école. Or, seules quelques centaines d’élèves ont choisi de vouloir imposer leur voile à la rentrée scolaire 2004, s’excluant elles-mêmes du circuit scolaire classique.
Pourquoi les fumeurs, à qui on demande d’aller griller leur cigarette sur le trottoir, obéiraient-ils à des lois qui bouleversent leurs habitudes, et pas des religieux ?
A quoi cela aura-t-il servi que des pionniers comme Mustafa Kemal en Turquie, Bourguiba en Tunisie, aient réussi à imposer durablement à cette interdiction, et ainsi permis à des millions de femmes de sortir de l’emprise obscurantiste dans laquelle la religion les enfermait, si aujourd’hui dans un pays démocratique comme la France, on laisse sans réagir s’installer dans l’espace public un tel signe de soumission, alors même que c’est bien l’espace public qui est principalement visé par cette offensive ?
Mais ne faudrait-il pas poser la question autrement. Quelles seront les conséquences, inéluctables, de la non-interdiction du voile ? Il n’est que de constater la progression du voile en Egypte où 80% des femmes sont maintenant voilées. Le journaliste Bernard Roman, dans Marianne, posait la question, il y a un an, concluant que les avantages de l’interdiction étaient plus importants que les inconvénients. (7)
A-t-on envie, au nom de la liberté et d’une conception molle de la laïcité, de voir des fillettes voilées dans notre pays ? Veut-on que dans certains quartiers, ne pas porter le voile mette en danger celles qui refusent l’ordre religieux ? Serions-nous indifférents à ce que la Halde gagne sa bataille, et que sur nos lieux de travail, cette tenue se développe ? A-t-on envie de voir, comme en Belgique, des députées voilées ? Sommes-nous prêts à voir des Cohn-Bendit, des Buffet ou des Besancenot nous présenter, aux prochaines élections régionales, des candidates voilées ? Devons-nous nous résigner à perdre la neutralité de la rue, et à voir l’islam imposer son marquage sexiste à l’ensemble de la société ? Faudra-t-il rester cloîtré chez soi pour ne plus être agressé par le vue d’un voile, intégral, ou pas ?
N’est-il pas trop tard ?
La multiplication des voiles dans l’espace publique n’a rien de spontané. Témoin l’ampleur du phénomène et son apparition simultanée dans des pays où il était en voie de régression comme le Maghreb, que dans des pays où il n’était qu’exceptionnel comme la France ou dans de nombreux pays européens. Le style même du voile révèle souvent un modèle importé des pays du Golfe.
Le voile et la burqa ne sont que les faces visibles de l’iceberg. Peut-on éviter de faire le rapprochement entre les conditions dans lesquelles s’est développée l’immigration, en France, depuis plus de trente ans, les difficultés économiques croissantes à la fois pour ceux qui se s’étaient déjà bien intégrés et pour les nouveaux venus ; la création de ghettos et des poches de chômage désastreuses favorables à la propagande des vendeurs de rêve que sont les islamistes ; la transformation de certains quartiers qui deviennent de plus en plus souvent des enclaves d’islamistes... N’est-il pas légitime de s’inquiéter, de l’abandon dans lequel on laisse ces populations, soumises aux pressions de toutes sortes qui ne vont faire que progresser, et forcément remettre en cause les équilibres permettant le « vivre ensemble ».
L’objectif poursuivi par ceux dont le voile est un porte drapeau n’est pas d’améliorer le sort des populations immigrées mais bien de les maintenir dans leur état de sous-développement, pour prendre le pouvoir. Les propos du premier député musulman (8), en Grande-Bretagne, annonçant que les musulmans seront bientôt majoritaires au Parlement, les paroles de Youssouf Al Qaradawi, chef de la fatwa en Europe, rapportées par Saliha Ibersiene (9) doivent nous ouvrir les yeux : il y a une véritable stratégie de conquête, en Europe, et donc en France, de la part des franges les plus radicalisées de l’islam. Cela est-il inéluctable ? Oui, si la politique qui est menée depuis trente ans, en France, n’est pas infléchie de manière spectaculaire. Non, si se manifeste enfin une véritable volonté de respecter les règles de la laïcité permettant d’inverser la tendance.
Une prise de conscience nécessaire
Un Français sur trois a un grand-parent issu de l’immigration. Ces enfants de la République savent ce qu’ils doivent à notre modèle, et ils sont reconnaissants à notre pays d’avoir su accueillir leur famille. Mais ils ne supportent plus le rejet des valeurs dont la France est porteuse, la délinquance juvénile, l’offensive de l’islam, et l’arrogance de ses représentants.
Longtemps, le politiquement correct médiatique a empêché toute critique, voire toute évocation, de la montée de l’islam, assimilant cela à du racisme. Les polémiques sur les caricatures de Mahomet, les fatwas sur des personnalités du monde politique ou littéraire, la déferlante de la jeunesse de Téhéran contre un régime théocratique qui donnait des leçons de droit de l’homme au monde occidental, sont autant d’éléments qui commencent à ouvrir les yeux de la presse.
Une pétition faite pour lancer un vrai débat
Nous vous recommandons la lecture de quatre textes, écrits par Maurice Vidal, Anne Zélensky, Hervé Boyer et Benoit Drouot (10), qui se veulent un argumentaire visant à convaincre les hésitants et les sceptiques de signer notre pétition.
En effet, les vraies questions auxquelles notre pays doit faire face, sont devant nous. Nous ne prétendons pas que la pétition impulsée par nos trois amis va tout résoudre. Mais en la signant massivement, vous pouvez contribuer à ce qu’un débat nécessaire soit posé sur les conditions du respect de la laïcité par l’islam en France, comme elles ont été posées dans le passé aux autres religions, et à ce que la mission parlementaire, présidée par André Gérin, élargisse ses réflexions sur le projet de société que cache le voile intégral.
N’est-ce pas urgent ?
(1) http://www.ripostelaique.com/Aux-responsables-de-Riposte-Laique.html
(2) http://www.ripostelaique.com/Au-nom-de-quoi-en-2009-devrais-je.html
(3) http://www.ripostelaique.com/Le-voile-d-une-religieuse-est-il.html
(4) http://www.ripostelaique.com/Le-voile-des-femmes-une-insulte.html
(5) http://www.ripostelaique.com/Catherine-Kintzler-et-l-universite.html
(6) http://www.ripostelaique.com/Marc-Blondel-et-Catherine-Kintzler.html
(7) http://www.marianne2.fr/Pourquoi-ne-pas-interdire-le-voile-dans-les-lieux-publics_a89300.html
(9) http://www.youtube.com/watch ?v=2gAmMCHeJCY
(10) http://www.ripostelaique.com/Ni-burqa-ni-voile-voila-ce-que.html
http://www.ripostelaique.com/A-ceux-qui-s-interrogent-sur-notre.html
http://www.ripostelaique.com/Argumentaire-pour-un-lecteur-qui.html
http://www.ripostelaique.com/A-ceux-qui-evoquent-la-liberte.html
Le bourbier Afghan
Par le Blog gaulliste libre le 21 août 2009
Hier a eu lieu un nouveau scrutin en Afghanistan. Ce rendez-vous démocratique pourrait donner l’impression d’un progrès. Mais le fait que l’intervention de l’OTAN remonte à près de 8 ans et la baisse de la participation montre bien l’échec de l’opération initiée par Georges W Bush.
L’échec de l’intervention occidentale
Alors que la participation était de 70% en 2004, elle est retombée entre 40 et 50% cette année, signe que la situation s’est détériorée en quatre ans. L’influence des talibans semble progresser puisqu’ils ont réussi à dissuader une partie importante de la population de ne pas voter lors du scrutin d’hier. Il est frappant de constater à quel point la présence occidentale depuis 2001 n’a pas réussi à améliorer la situation du pays. Le Washington Post a même annoncé qu’une étude réalisée par des militaires estime que les Etats-Unis devraient maintenir leur présence pendant une décennie...
Malheureusement, cette guerre a été décidée dans l’urgence, sans réelle préparation, sous le coup du choc du 11 septembre. Pour preuve, les opérations ont débuté moins d’un mois après les attentats, le 7 octobre, signe d’une précipitation rarement source de bonnes décisions. Huit ans après, si les talibans ne sont toujours plus au pouvoir et si des élections peuvent se tenir, le nombre de morts continue à augmenter, l’influence des talibans progresse à nouveau (comme le montre la baisse de la participation) et aucune stratégie claire de sortie ne semble établie.
L’héritage vénéneux de Georges W Bush
Bien sûr, Barack Obama, lors de la campagne électorale, avait plaidé pour une augmentation des moyens militaires de manière à stabiliser la situation, s’appuyant sur l’exemple irakien. Néanmoins, il est tout de même incroyable qu’après plus de sept années de présence, la seule solution évoquée soit celle-là et qu’il ait fallu tant de temps pour la formuler. Les Etats-Unis ne semblent pas savoir quoi faire pour sortir de ce bourbier. Quitter l’Afghanistan maintenant serait un terrible aveu d’échec. En même temps, y rester sans arriver à améliorer la situation démontre chaque jour un peu plus leur terrible erreur.
Le président a sans doute voulu jouer les durs sur l’Afghanistan pour compenser sa courageuse opposition à la guerre d’Irak. Mais il tarde à formuler une stratégie claire, sans doute parce qu’il n’y en a pas. Georges Bush a laissé un cadeau empoisonné à son successeur avec ce conflit de 7 ans non résolu et en voie de détérioration sans la moindre stratégie alternative sérieuse. Malheureusement, Barack Obama s’enferme dans le problème en reprenant la rhétorique de son prédécesseur sur le fait que « ceux qui ont attaqué l’Amérique se préparent à le faire de nouveau ».
Dès lors, il est complètement incompréhensible que la France ait renforcé son contingent pour une opération en échec et dont le principal commanditaire est incapable de formuler une stratégie claire. Cela est malheureusement la conséquence du tropisme étasunien de Nicolas Sarkozy
Source : http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/08/21/moins-de-...
http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2009/08/20/b...
Le libéralisme et le parapluie
Par Antidote le 19 août 2009
es jours-ci, on m’a appris, par tous les médias possibles, comment protéger mes enfants du soleil. En fait, ils ne font que relayer les recommandations officielles du ministère de la santé. Je sais bien que nos gouvernants sont traumatisés à vie par le fâcheux précédent de 2003. Madame Bachelot s’imagine mal briguant la succession de Monsieur Mattéi au pilori et, plus tard, à la présidence de la Croix Rouge1. On peut la comprendre.
Mais il n’y a pas que la canicule. Le mal est davantage profond. Je ne parlerai même pas de H1N1 et de son cortège de prévisions de fermetures d’écoles, d’entreprises et tout ce que notre pays compte d’endroits de rencontres. Cela aura au moins l’avantage de ne plus entendre sans rire à chaque pont du mois de mai, ou à la moindre grève d’un service public de transport, les mêmes litanies sur la France bloquée et son manque à gagner en création de richesses.
Ce qui est en cause, c’est la totale disparition dans notre pays, et finalement dans la plupart des pays d’Europe et d’Amérique du Nord, de la notion de libre-arbitre. Cela avait débuté avec ce procès, il y a quelques années, où un cigarettier fut condamné par la justice américaine à payer une somme faramineuse à un malade du tabac, parce que les paquets ne portaient aucune indication sur la dangerosité du produit qu’il contenait. Comme si ce type n’était pas au courant que les cigarettes, qui devaient bien lui apporter quelque réconfort, n’avaient pas, a contrario, des effets nocifs sur la blancheur de ses poumons ! C’est donc à ce juge totalement irresponsable que nous devons ensuite les ridicules logos qui figurent sur les paquets de clope : “Fumer tue”, “la cigarette provoque le cancer”, “fumer empêche de bander”2. Evidemment, ces mentions n’avaient pas été exigées dans un but de santé publique et de baisse de la consommation de tabac, l’augmentation du prix de celui-ci étant la seule mesure vraiment efficace, mais dans le but de se couvrir, d’ouvrir le parapluie, d’assurer le coup juridiquement. Appelez cela comme vous voulez.
Pour illustrer cette stratégie du parapluie, les exemples pleuvent. A torrent. Dernièrement, ce sont nos étiquettes de bouteilles de pinard qui se sont vues affublées d’un pictogramme ridicule représentant une femme enceinte. La trouille qu’une poivrote ne vienne un jour déposer plainte et demander quelques millions d’euros en dommages et intérêts a finalement poussé nos pouvoirs publics à imposer ainsi la pollution de nos belles étiquettes vigneronnes. Pour quel résultat ? Les alcooliques invétérées ne feront pas attention au dessin ; les prudentes l’étaient déjà. Seule, la crainte du procès à disparu. Ouf, on respire !
Certains respirent mais, pour ma part, ça me gonfle ! Plus aucun libre-arbitre, plus aucune responsabilité individuelle ! Si je me casse la gueule sur le trottoir, c’est la faute du maire qui l’a mal fait nettoyer et pas de ma maladresse. Si un gamin veut faire son “Bébel” sur une plaque de verglas dans son école, c’est la faute du directeur qui n’a pas balisé ladite plaque. Les parents vont donc déposer plainte alors qu’ils sont sans doute, davantage que quiconque, à l’origine du fait que le gosse n’est pas un modèle de prudence.
Dans le public comme dans le privé, la judiciarisation à outrance de notre société devient un vrai cauchemar. Tout le monde ouvre le parapluie, tout le monde cherche à se couvrir. Du coup, un jour, plus personne ne fera plus rien. Il faut surveiller ce qu’on donne à boire à ses convives, des fois qu’ils se vautrent lamentablement dans le fossé sur le chemin du retour et déposent ensuite plainte pour avoir été si scandaleusement saoulés. On ne prend plus d’auto-stoppeur3, de peur d’avoir un léger accident en sa présence. Même s’il s’agit d’une personne de bonne foi, son assurance exigera d’elle que plainte soit déposée.
Des escrocs de grand chemin tenteront de vous faire croire que la fin du libre-arbitre et la généralisation du parapluie constituent l’aboutissement ultime de la société française. Les Français ? Des assistés, vous diront-ils ! Toujours à rejeter la faute sur le voisin, toujours à en appeler à l’Etat ! On devrait donc revenir au vrai libéralisme !
N’écoutez surtout pas ces charlatans ! Cette judiciarisation vient des États-Unis, on l’a vu. Elle vient du monde anglo-saxon que nous avons eu le tort d’imiter, sur ce sujet comme sur d’autres. Avocats, sociétés d’assurance ont beaucoup à gagner dans cette triste histoire.
Le parapluie, c’est d’abord, surtout, une histoire de gros sous.
Gens de Parole
Par Nicole Hébert, Vigile , le 9 août 2009
Les gens de mon pays, ce sont gens de paroles. Et gens de causerie, qui parlent pour parler... qui parlent pour s’entendre... disait Gilles Vigneault.
Le Moulin à paroles ! Quelle belle et bonne idée que ce rassemblement prochain sur les Plaines d’Abraham Martin. Je suis fière. Je suis fière, grâce aux instigateurs de ce projet. Fière pour eux, pour nous. Fière d’eux. Les Locos Locas, d’abord, si je ne m’abuse, et Luc Picard, Julie Snyder ( !) et tous ces artistes qui étaient plutôt muets depuis quelques lunes. Ou pour certains depuis « belle lurette ». Le temps du recul, sans doute ; du ressourcement. Et de tous ceux et celles qui vont, avec eux, prendre cette parole, la nôtre, les 12 et 13 septembre prochain. En mémoire de... Ce seront 48 heures de loyauté et de fidélité à nos ancêtres et à notre histoire. 48 heures d’occupation de ces Plaines usurpées ; 48 heures de re-connaissance de nous-mêmes. Nous pourrons mieux nous y entendre, donc. Et nous y écouter.
Les Loco Locass, dont l’engagement patriotique ne se dément pas, ont trouvé, avec d’autres sûrement, la façon de faire. Ils ont trouvé le moyen de « commémorer » 1759, cet épisode majeur, cette blessure douloureuse et décisive de notre passé collectif, dans la sobriété, le respect et la dignité. Et dans la latitude qui seule compte : parole qui s’étend de l’avant, à l’instant même et à l’après. Et je dirais, à notre façon. Dans nos mots. Sans guerres inutiles, sans fausse note et sans fiel dénaturant. Peut-être même avec un peu de cet humour qui, quoi que l’on puisse en dire, nous sauve souvent. Et en permettant à tous les Québécois qui, par le fait même, ressentiraient l’importance de cet événement, d’y être. D’écouter ou de parler. Ou de faire les deux. Des Québécois fiers et fidèles à eux-mêmes, à leurs racines, à leurs vérités, à leurs cicatrices - pour au moins 48 heures - viendront, je l’espère et j’en ai l’impression, de partout au Québec, pour se joindre à ce recueillement. Que plus personne ne s’empare de notre Histoire pour la fêter impunément ! Nous sommes assez « grands » pour nous souvenir nous-mêmes !
Moi, j’y serai, c’est certain, Et j’amènerai du monde !
Merci !
Fils aux pères
Par Trudi Kohl , Causeur , le 17 août 2009
C’est La Stampa qui a vendu la mèche : le Vatican s’apprêterait à reconnaître les enfants de prêtres. Pas les enfants de chœur ni les enfants de Marie, mais de vrais poupons, roses et joufflus, fabriqués, parfois en série, dans les règles de l’art par des ecclésiastiques qui ont découvert qu’il n’était pas nécessaire de devenir père blanc pour adopter la position du missionnaire.
Le Vatican, lui, dément. Son porte-parole a d’ailleurs convoqué la semaine dernière une conférence de presse pour mettre les choses au clair :
– Le Saint-Père n’a pas encore… les enfants, arrêtez, je parle à des gens… le Saint-Père n’a pas… Francesco, Pietro, laissez le Monsieur, il ne vous a rien fait… le Saint-Père n’a pas encore statué sur… Gina, ne tire pas les cheveux de ta sœur sinon je le dis ce soir à maman… statué sur ce phénomène qui est très marginal dans l’Eglise… Vittorio, lâche-moi la soutane… et qui ne saurait entacher… mamma mia, Lucia, ne mets pas les doigts dans ton nez… la règle communément admise dans le Magistère…
C’est à cet instant précis que le porte-parole du Vatican a mis fin à sa conférence de presse pour aller “donner le biberon à ses trois derniers”.
Selon les plus hautes autorités catholiques, la reconnaissance des enfants de prêtres ne serait pas à l’ordre du jour : son annonce par La Stampa se révèle donc aussi prématurée qu’un enfant d’archevêque naissant un mois avant terme. Imaginez un peu ce que devraient endurer les bambins légitimés par l’Eglise.
– Et toi, Jean-Kevin, qu’est-ce qu’il fait ton papa ? C’est le curé du village, non ?
– C’est toi qui le dis.
– Tu ne me tutoies pas, Jean-Kevin, je suis ton professeur des écoles.
– Tout pouvoir vient du Ciel.
– En attendant, ton père il est curé et il a engrossé la Marie.
– La royauté de mon père n’est pas de ce monde.
– Ouh, mais s’il continue à m’échauffer, je vais le crucifier à la porte de l’école, celui-là.
Dans trente ans peut-être, le pape pourra apparaître au balcon de la place Saint-Pierre pour prononcer la bénédiction urbi et orbi, un chiard dans les bras, en s’exclamant en 58 langues : “Je crois qu’il m’a encore pissé dessus. Faut le changer !” Bien sûr, cela présenterait quelques désavantages :
– Ce mercredi, l’audience générale est annulée. Le Saint Père est
allé chercher des couches chez l’Arabe du coin. Bobonne avait oublié
d’en acheter.
– Oh non, elle exagère. La dernière fois, elle avait oublié les petits pots !
Nous n’en sommes pas là : il n’est pas encore permis à Ralph de Bricassart de sauter Meggie avant la prière du soir, ni de reconnaître son fils Dane. Les nouveaux Abélard pourront continuer à compter fleurette à Héloïse, mais qu’ils ne s’avisent pas à lui faire un môme : ce dernier ne sera pas reconnu par le Vatican.
Remarquez que, de tout cela, on s’en fout comme d’une rosière de la dernière capote Durex. S’il veut avoir une femme et lui faire des enfants, un curé peut toujours se défroquer et changer de job. Personne ne le lui interdit. Il lui suffit de choisir, une bonne fois pour toutes, entre les misères du célibat et celles de la vie conjugale.
Moi, par exemple, quand j’avais dix-neuf ou vingt ans, je voulais devenir top model américain. J’ai choisi la bière, la fac et la nationalité allemande. Sur le moment, j’ai bien râlé. Mais au bout de vingt ans, je me suis habituée à être une grosse journaliste teutonne. Et j’emmerde Cindy Crawford.
Les plaques de la mondialisation
Par Antidote le 10 août 2009
Cette fois-ci, elles sont bien là. Sur nos bagnoles et même sur la mienne. Ces nouvelles plaques d’immatriculation me font sentir étranger dans mon propre pays. Terminées, les séances d’apprentissage des départements et leurs chefs-lieux1 à l’arrière de la voiture dans les bouchons de l’A72.
Pour défendre l’idée de leurs nouvelles plaques, les technocrates du ministère de l’Intérieur, ainsi que les deux ministres successifs qui ont porté le funeste projet, Michèle Alliot-Marie et Nicolas Sarkozy3, avancent plusieurs arguments tous fallacieux.
L’ancienne numérotation arriverait très rapidement au bout, notamment dans les départements qui fonctionnaient déjà avec trois lettres précédant le numéro de département. Escroquerie. Dans ces départements peuplés, on changeait de lettres au bout de 999 véhicules immatriculés alors que dans les moins peuplés, c’était tout les 9999. Il aurait suffit qu’on ajoute donc un chiffre des milliers au numéro le plus à gauche de la plaque pour que le système perdure quelques décennies. Pas la place, me direz-vous ? Bien sûr que si. Il suffisait de retirer la partie à l’extrême gauche de la plaque, bleue avec de ridicules étoiles jaunes, pour ajouter ce chiffre salvateur. Charge ensuite à l’automobiliste de coller un autocollant F s’il souhaite changer de pays en auto, ou même, je fais un effort, d’en ajouter un avec le drapeau européen s’il souhaite changer de continent.
L’Europe, justement ! C’est elle nous obligerait à passer à ces plaques uniformisées dans un but d’harmonisation. En fait, elle ne nous oblige à rien du tout. Aucun réglement ni directive ne l’impose. Ou alors, on se demande bien pourquoi certains pays s’y mettent (Italie, Pays-Bas) alors que d’autres, comme l’Allemagne, conservent leur système national.
Ensuite, le nouveau système permettrait une meilleure prévention contre le vol des véhicules, ces derniers conservant la même immatriculation, de la sortie des chaînes de montage à la casse. Possible. Mais, ce léger avantage est largement contrebalancé par un inconvénient majeur que des gendarmes, plus au fait du terrain que les énarques de la Place Beauveau, m’ont confirmé : dans une enquête, l’ancienne numérotation départementale permettait de recueillir des témoignages sûrs. Une voiture immatriculée 93 ou 92, par exemple, ne passe pas inaperçue dans la Creuse ou la Lozère. Trouver un véhicule Peugeot 306 de couleur grise avec un phare cassé et immatriculé dans l’Indre, c’est beaucoup plus facile que de trouver le même véhicule immatriculé dans un système étendu sur le territoire national.
Enfin, le nouveau système permettrait d’économiser des postes en supprimant les services “cartes grises” de toutes nos préfectures. A la louche, c’est combien de fonctionnaires en moins sur toute la France ? Quelques centaines… Tout ça pour ça ? Bigre !
En fait, cette décision ne répond qu’à un seul objectif. Il est idéologique. Il s’agit de bien montrer que là encore, il faut s’a-dap-ter. Il faut quitter nos lubies françaises et faire comme les autres. En finir avec le modèle français, qu’il soit social, républicain ou administratif. Et complaire à tous les rapports Attali de la Terre. Ce n’est donc pas un hasard si c’est sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy qu’a été initiée cette réforme et sous son mandat qu’elle a été mise en place. Quand Nicolas Sarkozy se plaint du fait que les magasins ne soient pas ouverts le dimanche pour Madame Obama et ses fillettes, cela participe de la même réflexion.
Pour ma part, je vois tout de même un avantage à ces plaques de la mondialisation. Dans vingt ans, dans trente ans, dans cinquante même, elles rappelleront à notre peuple qu’il a un jour permis à Nicolas Sarkozy d’accéder à la présidence de la République. Un châtiment pour les yeux. Mais mérité.
- De toute manière, il paraît que les départements, symboles du jacobinisme français, doivent aussi disparaître sur l’autel de l’adaptation à la mondialisation ↑
- Déjà que la mode anti-poil a fait disparaître le vieux jeu de comptage des barbus ! Pour ma part, j’avais un indice assez efficace : l’autocollant MAIF sur la vitre arrière. Aujourd’hui, même l’Education Nationale a cédé devant Gillette ↑
- Il semble bien que ce soit lui qui ait accéléré le processus entre 2005 et 2007 ↑
UMP: Après De Villiers, Nihous
Par le Le Journal du Dimanche le 13 Août 2009
Frédéric Nihous, président de Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT), envisage, à l'image de Philippe de Villiers, un rapprochement avec l'UMP en vue des régionales de 2010.
Frédéric Nihous, Philippe de Villiers, même combat. Les ex-alliés européens des élections de juin, alors réunis sous la bannière Libertas, envisagent désormais, séparément, une alliance avec l'UMP. Objectif: exister lors des régionales de 2010. Le souverainiste l'a annoncé la semaine dernière dans Ouest-France, le patron de Chasse Pêche Nature et Traditions (CPNT) se livre, lui, dans Le Figaro jeudi. "Les discussions [avec l'UMP] sont en cours. J'ai rencontré Xavier Bertrand en juillet. On a prévu de se revoir en septembre", précise-t-il, avant d'expliciter son ambition: "CPNT est prêt à devenir un partenaire de l'UMP sur la base d'un accord programmatique gagnant-gagnant." Ce "partenariat" sera étudié lors d'une réunion de la direction de CPNT en septembre, puis lors d'un Conseil national en octobre.
"Nous nous sommes longtemps tenus à l'écart des partis politiques classiques (…) jusqu'en 2004, on a pu afficher cette ligne et avoir des élus aux différentes élections", se rappelle l'ancien candidat à la présidentielle de 2007, "mais depuis, les modes de scrutin ont changé et ils sont défavorables aux petites formations comme la nôtre. On se prend claque sur claque aux élections. Il faut donc savoir dire stop". Et d'ajouter: "En ralliant l'UMP, nous ne renions pas nos convictions." Le président de CPNT reconnaît tout de même avoir "tendu la main à tout le monde". "Le PS ne veut pas discuter avec nous. Seule l'UMP nous propose des choses. Dont acte", explique-t-il.
De Villiers critiqué
Lors des élections européennes de juin dernier, CPNT, allié au Mouvement pour la France (MPF), avait rassemblé 4,80% des suffrages. Tout comme Frédéric Nihous, Philippe de Villiers avait jugé ce résultat décevant, justifiant donc lui aussi sa décision de rallier l'UMP – et le comité de liaison de la majorité à la rentrée – par le fait qu'il sera "plus facile de faire entendre la voix du MPF" au sein de la majorité qu'à l'extérieur. "La preuve a été apportée aux élections européennes que la voix du MPF n'étaient pas entendue comme elle devrait l'être", avait-il analysé dans les colonnes du Parisien.
Mais au sein du MPF, la décision du souverainiste a été mal vécue. Dans Libération le 1er août dernier, le coordinateur national du parti, Roger Foinels, estimait ainsi que l'initiative de Philippe de Villiers n'engageait que lui. Dans les rangs souverainistes, nombreux s'interrogent en effet sur le rapprochement avec un parti tant décrié il y a quelques semaines encore. Et ce d'autant plus que le sujet n'a pas fait l'objet d'un vote au sein du bureau. Mais le porte-parole du MPF, Patrick Louis, a recadré ses troupes dans le Journal du Dimanche: "L’initiative de Philippe de Villiers engage au contraire tout le MPF." Philippe de Villiers s'est, lui, justifié. "Je ne veux pas que mes divergences avec l'UMP fassent le jeu de notre ennemi commun, la gauche", a-t-il expliqué au JDD, estimant qu'il ne s'était "plus attaqué" à Nicolas Sarkozy depuis qu'il a été élu président. Il est des souvenirs qui arrangent.
Deux poids deux mesures
Par Nicolas Dupont-Aignan le 14 août 2009
En lisant la presse de ces derniers jours, je découvre avec stupéfaction que le Gouvernement veut légiférer très vite pour réduire l’avantage des retraites accordées par le Code de la Sécurité Sociale aux femmes salariées du privé ayant élevé leurs enfants (majoration de durée d’assurance qui leur permet de gagner jusqu’à deux annuités complémentaires pour le calcul de leur retraite). La raison : la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et la Cour de Cassation ont accordé à un père de famille le droit de bénéficier de cet avantage.
Alors que les femmes gagnent moins que les hommes (25% en moyenne), que leur carrière est hachée et qu’elles bénéficient donc d’environ 40 % de pension de retraite en moins, voilà qu’une lecture stupide de la déclaration européenne des droits de l’Homme et du principe d’égalité, conduit le Gouvernement à vouloir agir très vite.
Dans la fonction publique, une astuce avait été trouvée en autorisant les pères ayant pris un congé parental ou réduit leur activité professionnelle à bénéficier d’un avantage de retraite pour pouvoir être conforme à la jurisprudence. Qu’en sera-t-il demain pour les retraites du privé ?
Le Parlement en débattra à l’automne probablement. Là aussi, il faudra combattre pour éviter l’application bête et méchante du principe d’égalité car, que je sache, ce sont encore les femmes qui portent les enfants.
Cela me fait penser d’ailleurs à cette directive européenne qui avait forcé la France, au nom de l’égalité Homme/Femme, à supprimer l’interdiction du travail de nuit des femmes. Quand il s’agit de réduire les droits sociaux, Bruxelles sait très bien invoquer les grands principes !
En cette trêve estivale, j’attendais plutôt du Gouvernement l’annonce d’un projet de loi pour encadrer le versement des bonus et surtaxer les plus hautes rémunérations. Mais je devais plutôt rêver ! Il semble tellement plus utile à certains de rogner l’un des piliers de notre politique familiale.
Et après on s’étonne de voir nos concitoyens écœurés se détourner des urnes …
France 2 chasse les voleurs de deuil
Par Antidote le 12 août 2009
C’est un grand moment de télévision auquel nous avons assisté hier soir. Olivier Galzi, qui a l’honneur de présenter la grande messe de 20h sur France 2 pendant la belle saison, en est à la mi-journal. Et il en arrive au sujet importantissime de la soirée.
Cela se passe aux États-Unis. De l’autre côté de l’Atlantique, nous conte en substance Galzi, “C’est LA question du jour : Michaël Jackson a t-il finalement été déjà enterré, en cachette?”. Et, c’est là qu’il faut être bien assis, il ajoute :“Les milliers de fans, qui craignent ce soir d’avoir été volés dans leur deuil, ont-ils raison ? “. Suit un émouvant duplex avec un journaliste, avec la gueule d’enterrement de circonstance, à propos de cette si troublante nouvelle.
C’est grave, semble t-il, de voler le deuil à des fans. On attend les plaintes, les constitutions de partie civile, et bien sûr les cellules d’écoute psychologique. Un juge pourrait même exiger l’exhumation du corps à des fins de ré-inhumation pour rendre leur deuil à tous ces admirateurs injustement délestés.
En attendant le châtiment légitime de ces salauds de voleurs de deuil, je voudrais dire ici que je suis très heureux de payer ma redevance. Trente minutes avant une nouvelle diffusion de Fantômas, l’humour était déjà au rendez-vous sur la chaîne publique. Un conseil à Olivier Galzi : qu’il se lance dans le standeupe.
Ne remboursez pas les aides agricoles, non à la dictature de Bruxelles
Par Alain Rubin, Riposte laïque , le 8 août 2009
Entendu sur une radio : un monsieur Amadeo Altafage ai-je cru entendre… patronyme prédestiné, dans l’affaire pour laquelle il s’exprimait au sujet de la décision de la Commission européenne, « Bruxelles » comme disent les médias, pour faire plus court et surtout pour masquer où se trouve la cause de beaucoup de leurs maux ?!... L’homme se félicitait de « l’attitude du ministre (de l’agriculture) Lemaire ».
Pour l’homme de la « commission », le ministre français situe son action politique vis-à-vis de la profession agricole, en la circonstance, la filière des fruits et légumes, dans le « seul cadre de la légalité ». Et pour le bureaucrate borné, la « légalité », ce sont les oukases de la « commission ».
En effet, s’exprimant sur les ondes le matin, le ministre Lemaire balbutiera ses plus profonds regrets envers ceux auxquels on veut faire rendre gorge, les producteurs d’un produit vital ; produit dont le coût et la qualité nutritionnelle passe pour l’essentiel par la qualité gustative inséparable de la proximité.
La qualité gustative, celle qui fait que les enfants ont plaisir à manger des fruits, la qualité qui fait que quand on a encore un peu les moyens d’acheter ce produit vital on n’a pas besoin de se forcer pour en manger ; la qualité gustative passe par le terroir, sol et climat, savoirs faire des producteurs. Mais tout cela, comme la montée continue de l’obésité infantile et son rapport avec la crise nutritionnelle, comme ses effets conduisant à d’autres pathologies, parmi les plus graves et les plus coûteuses jusqu’à menacer à terme le système de protection sociale collective solidaire conquis par le mouvement ouvrier en 1945- système déjà dans le collimateur depuis les grandes ordonnances « anti sociales » de l’été de 1967, tout cela n’intéresse pas le pandore en uniforme gris de défenseur de la « légalité européenne ».
Périsse la production française de fruits et légumes pourvu que triomphe l’absurde dogme de la concurrence « non faussée », interdisant à un état d’intervenir pour sauvegarder le tissu humain et économique du pays. Cela « fausse la concurrence », halte là !
Sur la même antenne, une productrice de pèches ou de brugnons, je ne sais plus, à réduit en miette l’argument du nomenklaturiste europoïde : Fausser la concurrence ? Mais qu’est-ce qui la fausse, la concurrence, sinon un prétendu grand marché au sein duquel le coût de la main d’œuvre agricole est aussi différencié ? Comment parler de « concurrence non faussée » à la base, dans des conditions de concurrence à « égalité », quand certains « producteurs » emploient une main d’œuvre payée selon des normes sociales aussi différentes ? Silence radio du « commissaire europoïde ».
Quelques jours, voire quelques heures avant l’ouverture du débat sur le remboursement des cinq cent millions d’euros d’aide du gouvernement français à la filière des fruits et légumes, les médias battaient la campagne : Attention !! Attention l’obésité n’a pas régressée, au contraire. La France reste dans le sillage des Etats- Unis d’Amérique. Alerte ! La jeunesse est la plus menacée. Elle détruit sa santé, la jeunesse, avec sa mauvaise alimentation. Alimentation dans laquelle les fruits et légumes ont la portion de plus en plus congrue alors qu’ils sont à 100% indispensables. Elle creuse sa tombe, la jeunesse. Elle réduit son espérance de vie.
Pour la première fois depuis fort longtemps, une génération nouvelle risque d’avoir une espérance de vie plus courte que la précédente. A peine l’encre des articles concernant l’obésité et la crise nutritionnelle était-elle sèche que le missi dominici des diktats de « Bruxelles », lâchait sa lourde patte en direction des producteurs de fruits et légumes. Il formulait l’exigence d’une commission à la pensée aussi asphyxiée que celle des brontosaures moscovites de l’époque Brejnev regardant défiler enthousiaste la classe ouvrière, les 1er mai, devant la tribune de chefs du Kremlin.
Il martelait, le représentant de « Bruxelles » : la profession des fruits et légumes doit rembourser des aides « illégales ». Coûte que coûte. Et si ce n’est pas elle qui rembourse, ce seront tous les français qui payeront.
Belle légalité que celle de la punition collective légalisée. Belle légalité qu’un système de prise en otage de tout un pays par des non élus pour faire plier ses autorités élues…
En écoutant les propos hypocrites et absurde du sieur Altafage, je me disais qu’en fin de compte, après avoir détruit un peu partout les industries, c’était au tour de l’agriculture, en particulier son secteur le plus vital à la santé générale, d’avoir à y passer au nom du non interventionnisme économique des états.
Pourtant, une certaine pseudo constitution européenne, voulant mettre dans la loi (la « légalité ») le dogme de la concurrence prétendument non faussée, n’a-t-elle pas été rejetée ? Le peuple français a quand même massivement voté le 29 mai 2005 ? Peu après, ce seront les citoyens de la libre Hollande, petit pays par l’espace mais grand par l’esprit, pays où est née la Démocratie politique moderne fondée sur la liberté de conscience et le rejet des inquisitions ; les citoyens néerlandais diront, encore plus massivement, Non ! Viendra ensuite le vote des Irlandais.
Mais tous ces votes, exprimant le sentiment profond des peuples qui ne furent pas appelés aux urnes, les agrophages et tous les politiciens au grand ou au petit pied voulaient et veulent les tenir pour quantité négligeable, en opposant la légalité d’une bureaucratie à celle des élus responsables devant leurs électeurs.
Et nos terribles opposants, vous savez, les nouveaux anti capitalistes, leurs cousins et leurs concurrents, ils dormaient, se faisant bronzer ? Vous les avez entendu, vous ? Peut-être qu’ils étaient tous en vacances et peut être aussi que leur transistor et leur portable étaient en dérangement ?
Et la diva du Poitou ? Silence, chut, ne la troublons pas dans son sommeil, le beau prince n’est pas encore né qui posera, sur ses lèvres roses un peu pâles, le baiser revigorant du retour à la vie active. Et la matrone des houillères, dévastées et fermées par la politique du « franc fort » et du « réalisme économique » ? Silence aussi de ce côté.
Vous les avez entendues, vous ? Mais peut-être qu’en fin de compte, sans le dire, sous le manteau, ils et elles sont d’accord : il faut respecter la légalité !
Et puis, après tout, les « producteurs », en grosse majorité, ce sont des patrons, généralement petits certes, mais des patrons quand même. Alors, défendre des patrons, protester qu’on ne doit pas leur demander de restituer des aides dont a eu besoin un secteur économique vital au sens le plus propre du terme, est-ce que ce n’est pas un tout petit peu de la « collaboration des classes » ?
Est-ce que ce n’est pas mettre le doigt dans un engrenage de propositions positives, que chacun peut comprendre ?
N’est-ce pas redonner de la vie jaurésienne au socialisme en lieu et place d’une logomachie « révolutionnaire » et/ou réaliste dans lesquelles, fort heureusement, plus personne ne croit aujourd’hui ?
Moi, je suis clair et affirmatif et sans complexe : avec la filière des fruits et légume, je dis non au remboursement des cinq cents millions. Je dis non à la dictature de la commission europoïde ! Je dis oui à l’économie réelle prenant en compte les besoins vitaux des jeunes et des moins jeunes
Allo Téhéran ? Ici le Cap Nègre
Par Luc Rosenzweig, Causeur , le 11 août 2009
Ils sont aujourd’hui presque nonagénaires, ceux qui ont assisté aux derniers procès staliniens, au début des années cinquante. Mais s’ils allument leur télévision pour regarder les nouvelles, ils doivent tout à coup se sentir rajeunir grâce aux images des procès en cours à Téhéran. Aveux complets des accusés assortis d’excuses envers “le peuple iranien” et d’un appel à la clémence des juges, absence d’avocats : tous les ingrédients des procès de Moscou sont cuisinés à l’Iranienne. Ne manque (pour l’instant ?) que le prononcé de sentences de mort à l’encontre des traîtres à la patrie et des espions démasqués.
L’attitude d’une très jeune femme, Clotilde Reiss, force l’admiration : on peut la voir sous un tchador, jetée en pâture à une brochette de barbus dans une salle bourrée de miliciens. Elle répond en farsi avec un aplomb remarquable à cette bande de hyènes fanatiques. Sa voix ne tremble pas et ses yeux démentent la teneur de ses propos, des aveux extorqués dans un contexte où elle peut craindre le pire.
On a bien senti, dans les sphères gouvernementales, que l’affaire Clotilde Reiss ne pouvait pas être traitée dans le secret des chancelleries, comme c’est le cas, en ce moment, pour les trois agents de renseignements français retenus contre leur gré par des milices islamistes en Somalie. Clotilde Reiss, pourrait être la fille de très nombreuses familles françaises de toutes classes sociales, une de ces filles bonnes à l’école qui font de solides études universitaires avant d’aller découvrir le vaste monde grâce à l’action culturelle extérieure de la République.
C’est pourquoi le ton est monté d’un cran dans la gesticulation verbale du gouvernement contre la clique Ahmadinejad. Bernard Kouchner explose dans Le Parisien et l’Elysée fait savoir que Nicolas Sarkozy, de sa villégiature du Cap Nègre fait tout ce qu’il peut pour obtenir la libération de notre compatriote.
A la place du clan Ahmadinejad, je ne me ferais pas trop de souci au sujet de ces coups de gueule à usage interne. Aucun des signaux annonciateurs d’une vraie réaction n’a pour l’instant été lancé. On a, certes, fait donner la présidence suédoise, qui affirme que les procès intentés à des citoyens de l’Union européenne ou a des employés iraniens des ambassades des pays de l’UE sont un défi lancé à l’ensemble de l’Union. Mais on n’a pas convoqué de réunion d’urgence pour définir une riposte commune à ces provocations de Téhéran. La “retenue” des Etats-Unis d’Obama lors des affrontements consécutifs à l’élection présidentielle, saluée comme une sublime habileté tactique par de nombreux commentateurs n’a pour l’instant comme effet que d’inciter le clan Khameneï-Ahmadinejad à pousser chaque jour le bouchon un peu plus loin.
On fait aujourd’hui donner quelques chefs de bande des Gardiens de la révolution pour demander la mise en accusation des principaux chefs de l’opposition, pour tester la réaction de l’Occident à une éventuelle épuration sanglante.
Ainsi, Clotilde Reiss pourrait faire l’objet d’un marché dont les termes seraient : “Laissez-nous régler tranquillement nos comptes entre frères ennemis du post-khomenisme et on vous met cette écervelée dans l’avion de Paris…”
Nous, amis lointains de Clotilde, sommes encore une fois coincés dans l’infernal dilemme: si nous demandons haut et fort la libération immédiate de la jeune femme, si nous en faisons une nouvelle Ingrid Bétancourt, sa valeur d’échange s’en trouve alors accrue d’autant, et les exigences des enturbannés monteront en flèche.
Dans l’idéal, une attitude concertée de fermeté, assortie de sanctions immédiates, décidée par tous les pays qui ont des moyens politiques ou militaires pour amener le pouvoir iranien à cesser ses provocations serait la meilleure riposte.
Pour l’instant, on ne voit pas le début du commencement de l’amorce d’un raidissement collectif dans ce dossier, sans lequel un coup de téléphone comminatoire de Sarkozy à Ahmadinejad serait comparable à celui d’une miction sur un Stradivarius.
Cambronne, reviens !
Par Antidote le
Trois faits d’actualité illustrent particulièrement la lâcheté du gouvernement1 et son incapacité -ou son manque de volonté- à exercer ses responsabilités.
Les subventions agricoles à rembourser, d’abord. On nous fait croire que ces aides, qui sont nationales, doivent être remboursées par les bénéficiaires en vertu de décisions européennes. Il ne s’agit même pas de subventions communautaires et notre gouvernement serait contraint de réclamer pour son budget, pourtant florissant comme chacun sait, les sommes ainsi indûment versées ? Vaste blague ! Si le ministre de l’agriculture, ni celui des finances, ne réclame jamais le pognon, il se passe quoi ? Barroso nous envoie l’armée ? Mais il n’y a pas d’armée européenne. Et finalement, rien que pour ça, tant mieux ! Quand on est dans un ensemble européen, on doit en respecter les règles, me rappellera t-on. Tu parles ! Et le pacte de stabilité, sur lequel tout le monde s’assoit, on en respecte les règles ? Il suffit d’un coup de fil de Sarkozy à Merkel comme auparavant de Chirac à Schröder pour qu’on le passe par pertes et profits.
Même chose pour le cabotage routier. Dominique Bussereau nous fait croire qu’il a lutté pour l’empêcher et qu’il a bien défendu les intérêts des transporteurs français, lésés par cette autorisation qui permettrait à des routiers estoniens, polonais ou slovaques2, tous payés au lance-pierre, d’effectuer un transport intérieur dans un autre pays, comme la France. Il a demandé, paraît-il, aux autorités bruxelloises l’autorisation de faire jouer la clause de sauvegarde. Mais à quoi sert donc une clause de sauvegarde si on doit demander l’autorisation de l’utiliser ? Lorsqu’on a fait jouer cette dernière en 1998 pour la coupe du monde afin d’empêcher, au mépris de Schengen, certains supporteurs britanniques de venir sur notre territoire, on a demandé l’autorisation ? Quand on veut vraiment défendre les intérêts de son pays, on fait jouer la clause, et après on discute.
L’Europe est souvent un bouc-émissaire. Vous m’avez bien lu. Non, je ne me suis pas converti à l’euro-fédéralisme. Qu’on se rassure. Je veux simplement dire que, très souvent, il est bien commode pour nos politiciens de faire passer ce qu’ils désirent pour des obligations européennes. Certes, Bruxelles promeut ce moins-disant social, cette obsession du marché sans entrave mais nos gouvernements y sont aussi favorables en silence et ils n’ont pas le courage de l’assumer devant leurs électeurs. Alors, Bruxelles, c’est un coupable idéal. Ils pourraient très bien envoyer Barroso se faire voir. C’est tout à fait possible. Avec son charisme de bigorneau, il nous ferait quoi ?
Mais il n’y a pas que l’Europe. Voyons cette histoire de milliard provisionné par BNP-Paribas en vue de bonus pour leurs traideurs. Fillon a convoqué les dirigeants de la banque pour les gronder. Comédie. Le banquier, lui, se retranche derrière les décisions du G20, qui n’ont, en la matière, pas abouti à grand chose. Mais si le gouvernement voulait, il voterait en septembre prochain dans sa loi de finances, un taux confiscatoire sur les bonus accordés aux courtiers, au moins tant que les sommes accordées l’an dernier aux banques ne sont pas intégralement remboursées. Il paraît qu’on perdrait nos meilleurs éléments, qu’il y aurait une fuite de plein de petits Kerviel vers les Etats-Unis et la City. C’est vrai qu’une telle perspective fait froid dans le dos… Eric Woerth préfère cibler les gendarmes qui spolient le contribuable en habitant, ces salauds de privilégiés, de luxueux appartements de fonction.
Il paraît que nous avons un président volontariste. Qui refuse la fatalité. Qui s’est fait élire sur l’idée qu’il exercerait pleinement ses responsabilités. En fait, nous avons seulement un faussaire qui fait croire qu’il comprend l’exaspération mais qui continue, et continuera encore en la matière, la même non-politique que nous subissons depuis deux ou trois décennies.