Sarkozy hué: au moins Bongo, il savait recevoir!
Par Gérald Andrieu, Marianne 2 , le 16 juin 2009
Nicolas Sarkozy n'a plus l'habitude d'être hué depuis qu'il fréquente uniquement des lieux vidés méthodiquement des « vrais gens » et, en particulier, de ses opposants.
Mais à Libreville, au Gabon, à l’occasion des obsèques d’Omar Bongo, le
ménage n’a apparemment pas été fait de fond en comble. Alors que
Jacques Chirac a été applaudi à son arrivée au palais présidentiel, son
successeur a eu droit aux insultes et aux huées de la foule.
L’AFP a trouvé un fin analyste en la personne de l'ambassadeur
de France à Libreville pour expliquer ce chaleureux accueil. Pour
Jean-Didier Roisin, ça ne fait aucun doute, « ce n'est pas la personne du président qu'on huait (...) c'est
l'image qu'on a donnée de ce pays (le Gabon), la nouvelle du décès
annoncée de façon prématurée, cela a été très mal ressenti ». Tout cela n’est sans doute pas faux. Mais ça n’a pas empêché notre président de le prendre très personnellement, lui. D’après Europe 1, le chef de l’Etat a décidé d’écourter son séjour et de ne pas assister au défilé militaire prévu après les obsèques…
Les dirigeants gabonnais ont pourtant tenté de rattraper le coup : 20minutes.fr nous apprend qu’après les huées de l'extérieur, à l’intérieur des « invités plus disciplinés (…) ont
applaudi Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac lorsqu'ils
ont déposé, ensemble, une gerbe de fleurs devant le cercueil ». Pas suffisant : au moins avec Omar, du petit peuple au plus haut dignitaire du régime, tout le monde était « discipliné »…