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Le Chenillou
6 mai 2009

L'hymne en question

Stade_de_FranceAinsi, la République Française a donnée son autorisation à ce qu'un hymne régional soit chanté et repris en cœur dans une enceinte sportive à l'occasion - exceptionnelle il faut bien le dire - de la finale de la coupe de France de football qui réunira les supporters bretons de Guingamp et de Rennes. Pas de quoi fouetter un chat !

A écouter certaines réactions à cette horrible nouvelle, la République serait alors en danger d'éclatement ! Il y a assurément d'autres problèmes et des beaucoups plus graves qui risquent de produire de vrais déflagrations. Le passé revient chatouiller les narines de quelques-uns. J'entends ici et là des cris d'orfraie poussés par ceux-là mêmes qui soutiennent éperdument la mémoire des sans-culottes qui il y a quelques siècles s'en prenaient , sans guère de résistance, à ceux qui étaient aussi malheureux et aussi pauvres qu'eux. Plus de deux siècles se sont écoulés, les descendants des bleus comme des blancs sont à présent des citoyens de la République et, non, ce n'est pas un chant, même interprêter dans un grand stade, qui va la faire culbuter.

Car, ne nous forçons pas à plonger le cou dans le sable, les multiples tueries, massacres, pendaisons qui jalonnèrent la lente mise en place de la République dans notre pays suite aux évènements révolutionnaires des années 1787, 1788 et 1789 ne sont pas des actes qu'il faut mettre en avant : Les massacrés étaient en tout point identiques aux massacreurs.

Attention, il ne s'agit pas pour moi de revisiter l'histoire, je suis un républicain attaché au régime démocratique qui est le nôtre et conscient qu'il est le seul système qui puisse représenter l'ensemble des citoyens même si il faut y mettre des formes différentes de celles que souhaitent nous imposer le président Sarkozy. Par contre , et en parlant de l'hymne breton, j'en reviens au projet Balladur de réforme territoriale, il ne faut pas tomber de nouveau dans l'excès qui est de confondre l'attachement "identitaire" - le terme est vraiment à la mode en ce moment - que l'on peut avoir envers sa région d'origine et celui qui nous lie à la France en tant que Nation (avec un N majuscule).

Dans un article sur l'avenir de ma région suite aux propositions de Edouard Balladur de la fusionner avec la Bourgogne, je suis longuement revenu sur ma "fierté" d'être Comtois...Pourtant je suis aussi fier de me sentir Français, et si un jour, pourquoi ne pas rêver ? la finale de la coupe de France de football se joue entre Sochaux et , par exemple, Jura Dolois foot, on y chantera fièrement la "Marche populaire comtoise" dont voici les paroles :

Premier couplet

On chante la bourgogne
Le verre en main
L ’Alsace et ses cigognes
Et ses sapins.
De notre voisinage
Ne soyons point jaloux :
Nous avons en partage
Des biens tout aussi doux.
Comtois rends-toi nenni ma foi ?
Tant que nos alertes diaichottes
Cueillant de fraîches campenottes
Aux moments de repos
Tant que la vigne du Jura,
Sur ses riants coteaux croîtra
Jamais comtois ne se rendra.

Deuxième couplet

Le montagnard habile
L’hiver venu
Sait faire pour la ville
Travaux menus.
Les femmes aux dentelles
Passent des jours entiers.
Les hommes plein de zèle
Deviennent bijoutiers.
Comtois rends-toi nenni ma foi ?
Bourgeois, ouvriers ou notaires
Dame, fille ou garçon
La montre que chacun préfère
Est faite à Besançon.
Tant que son maïs poussera
Jamais comtois ne se rendra.

Troisième couplet

Pour donner aux usines
Force et chaleur
Sans craindre de nos mines
La profondeur,
Sous la terre on travaille.
Et dans ce noir chantier,
Dont tout Ronchamp tressaille
Rude est notre métier.
Comtois rends-toi nenni ma foi ?
Si le noir ne te convient guère
Le blanc ne manque point
Car nos salines ou plâtrières
D’ici ne sont pas loin.
Tant que sa terre suffira
Et qu’en paix il travaillera
Jamais comtois ne se rendra.

Quatrième couplet

Ognon, Doubs, Saône et Loue
Gorge de l’Ain,
Vos beaux sites qu’on loue
Chantons sans fin.
Des cerises vermeilles
Le suc délicieux
Emplira nos bouteilles
Dont tous sont envieux.
Comtois rends-toi nenni ma foi ?
Tant qu’un gourmet rendra hommage
Bien juste et mérité
Au beurre, à la crème, au fromage
De la franche-Comté,
Tant qu’a chacun de ses repas
La cancoillotte on servira :
Jamais comtois ne se rendra.

Aimer sa région, sa localité ce n'est pas détester la République.

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