Fribourg, ville durable, ville de l’avenir
Par Nicolas Dupont-Aignan le 11 juillet 2009
Hier, j’ai visité les nouveaux quartiers « écologiques » de la ville de Fribourg en Allemagne. Depuis longtemps j’ai souhaité rencontrer les concepteurs de cette nouvelle organisation de ville.
La ville de Fribourg a entamé en effet une démarche globale afin de réduire massivement les émissions de CO² et de promouvoir un réel développement durable. Les résultats commencent à être impressionnants.
Un plan d’urbanisme strict, qui associe développement des transports et nouveaux quartiers (la ligne de tramway arrive dès l’installation des habitants au cœur du quartier), un effort tout particulier en faveur de l’usage du vélo (parc spécifique, pistes cyclables, cœur de la ville interdit aux voitures), une forte incitation à l’installation de panneaux solaires à la fois thermiques et photovoltaïques,… autant d’axes qui pourraient tout à fait nous servir de leçon.
La visite du nouveau quartier Vauban montre qu’il est tout à fait possible de concevoir et de réaliser une ville de 10 000 habitants à la fois dense et très humaine. Toutes les habitations sous forme de petits immeubles terrasses consomment moins de 65 kWh par km² (basse consommation ou énergie passive contre une moyenne de 150 à 200 aujourd’hui dans les autres quartiers).
Cette généralisation de l’énergie solaire couplée avec de la cogénération pour le chauffage, une très bonne isolation thermique et des transports propres, constituent, à n’en pas douter, une solution d’avenir.
Mais attention, il suffit de se promener dans les rues de Fribourg pour comprendre que tout cela fonctionne car avant tout les Allemands sont doués d’un sens civique exceptionnel. Les rues sont sans dos d’ânes car chacun respecte la limitation à 30 km/h, les tramways sont en parfait état malgré un âge certain, les voies restent piétonnes car aucun automobiliste n’aurait l’idée de tricher, les déchets n’ont pas besoin d’être triés une seconde fois car les habitants font preuve d’une grande rigueur dans le premier tri, les espaces publics sont indemnes de tout papier, tag, etc.
Tout cela laisse songeur quand on revient en France !
Il faudra là aussi que nos concitoyens comprennent un jour qu’une part du poids fiscal qu’ils supportent de moins en moins, à juste titre, est le fruit d’un chacun pour soi qui coûte très cher à la collectivité.
Il reste que nous pouvons dans nos villes, comme j’ai pu le commencer à Yerres, changer d’approche sur le fonctionnement urbain pour permettre à la fois de mieux protéger notre planète, mieux vivre et protéger le porte-monnaie communal, ce qui ne gâche rien !