Le cirque de clowns amateurs

Par Ivan Parent , Vigile  , le 17 mai 2009

Ces jours-ci, je lisais dans les journaux la défense de Brian Mulroney vis-à-vis la cour instituée par le gouvernement canadien pour étudier les multiples pots-de-vin qu’aurait reçu cet ex-premier ministre. Minable, déprimant ! Il plaide l’ignorance et l’erreur. Il va jusqu’à verser des larmes en cour. Pauvre petit garçon il s’est fait prendre, il va être puni et pleure devant sa maman le juge Oliphant. J’ai de la difficulté à croire qu’un homme d’une telle prestance, un avocat aguerri, un ex-premier ministre se défende de cette manière et surtout n’ait pas eu la probité de ne pas accepter ces pots-de-vin. Pitoyable !

Plus près de nous, c’est encore plus incroyable. On se plaint que la population n’aille plus voter mais quand on voit la saleté que dis je, la fange dans laquelle la politique, le gouvernement Charest s’est enlisé, c’est proprement dégoûtant. C’est la poule aux œufs d’or. On s’en met plein les poches, on vend le Québec aux petits amis, service par service, grâce aux PPP (Poules Plus Productives), on éparpille dans la nature 40 milliards, on démissionne ou on se fait démissionner aussitôt que ça sent le roussi, on change les règles du jeu pour que nos petits amis puissent profiter de la manne à leur guise, etc. etc….et il faut qu’on ne dise rien car toutes ces personnes impliquées dans ces malversations s’excusent « …..onh !...j’ai fait une erreur ! »

Ce qui est aussi déprimant, c’est de voir des journalistes chevronnés comme M. Jean-Robert Sansfaçon, en page éditoriale du Devoir, pourtant notre quotidien le plus libre, qui écrit un éditorial intitulé « Lourdes conséquences ». Au début de l’article il dit : « … (ça) ne fait que confirmer la désagréable impression d’amateurisme… » en parlant de la perte abyssale de la caisse de dépôt sous Henri-Paul Rousseau. Amateurisme ? Souvenons-nous que Jean Charest et Monique Jérôme-Forget, alors ministre des finances, quand il ne leur était plus possible de cacher la vérité, nous ont affirmé sans rire qu’ils ne savaient rien de tout ça. Juste avant que le pot aux roses soit découvert, Henri-Paul Rousseau se dirige tout droit dans les bras paternels de Paul Desmarais, se réfugier derrière Power Corporation, et un journaliste reconnu et sérieux parle d’amateurisme ! De qui se moque-t-on ici ? Si on doit se méfier des grands journalistes du journal Le Devoir, je me demande où nous allons pouvoir puiser une information crédible et pertinente. La Presse, nous le savons tous, est tellement biaisée avec les Dubuc et Pratte que c’en est risible. Le Journal de Montréal ou de Québec ? Pierre-Karl Péladeau va-t-il oser aller au fond des choses ?...j’en doute fort surtout avec le lock-out qui est vécu présentement. Que faudrait-il ? Une prise de conscience majeure, une révolution ?

Difficile à dire. Tout ça me rappelle qu’à l’époque de la guerre froide, l’URSS, les méchants communistes, contrôlaient l’information et pratiquaient ce qu’on appelait la propagande. C’est exactement ce que les méchants capitalistes nous font vivre aujourd’hui, ici, chez-nous, au Québec.